Notre stratégie collaborative face à la pandémie COVID-19

ACED a lancé un appel à tous les acteurs impliqués sur les questions de sécurité alimentaire et nutritionnelle pour contribuer aux efforts du gouvernement dans la lutte contre la pandémie COVID-19. A cet effet, un document de travail a été élaboré. Il présente la situation actuelle de la pandémie et ses impacts probables sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Trois thèmes de réflexion ont été identifiés: l’offre en aliments, la demande en aliments, et les entreprises agroalimentaires. 14 questions ont été proposées pour orienter les réflexions sur ces trois thèmes.

Conformément à notre mission et à notre approche d’intervention, nous mettons en place une stratégie collaborative qui comporte 3 composantes :

Composante 1 : Recherche. Identification des questions les plus pertinentes pour anticiper l’impact de la pandémie sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle et formulation d’approches de solutions basées sur les évidences scientifiques. Nous avons élaboré un document de travail qui présente l’enjeu et les questions d’intérêt. Vous pouvez rejoindre le groupe de travail qui réfléchit sur ces questions en remplissant ce formulaire de 3 minutes. Merci à tous ceux qui ont déjà manifesté leur intérêt. Sous cette composante, nous lançons aussi un appel à contributions qui offre l’occasion à des individus et à des organisations de fournir des informations utiles et pertinentes à l’analyse globale de l’impact de la pandémie sur l’agriculture et la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Ces contributions peuvent être sous la forme d’article web, d’article scientifique, d’étude de cas, de note de politique, d’opinion d’experts, etc.

Composante 2 : Politique. Engagement des politiques sur les décisions et actions nécessaires pour réduire l’impact de la pandémie sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Composante 3 : Action. Mise en œuvre d’une campagne de sensibilisation et d’installation de kits de lavage de mains à des endroits stratégiques susceptibles de faire propager le virus. Nous organiserons aussi des dons de vivres aux ménages les plus vulnérables en ce temps de crise. ACED a déjà dégagé de ses fonds souverains la somme de 6.030.000 FCFA à cette composante. Nous sollicitons vos dons en nature et en espèces pour atteindre plus de ménages.

Si vous voulez contribuer à l’une ou l’autre des composantes, veuillez nous écrire à contact@acedbenin.org.

Cette lutte n’est pas seulement réservée au gouvernement. Nous devons tous, individus et organisations, nous mobiliser pour jouer un rôle dans l’éradication de la pandémie.

Lire la suite

La sensibilisation au climat, pour une adaptation intelligente

Les publications d’ACED ont également contribué au réservoir de connaissances issues de la recherche sur le changement climatique. Par exemple, en 2014, un financement du Centre de recherche pour le développement international a permis de mener des travaux sur la vulnérabilité des communautés béninoises à la variabilité et au changement climatiques. Les études ont été menées en partenariat avec l’Université du Québec à Montréal et l’Université de Moncton (qui a intégré les résultats de la recherche dans ses cours) au Canada, et le ministère de l’Environnement du Sénégal – le but de ces collaborations étant de proposer des cours et de générer des résultats applicables au Bénin.

Les conclusions ont mis en lumière la grande vulnérabilité des communautés agricoles béninoises dépendant du secteur de l’élevage et des ressources côtières. Mais elles ont aussi relevé la présence de techniques d’adaptation locales, notamment l’intégration de l’élevage et des cultures, ainsi que l’adoption de la pisciculture par opposition à la pêche de capture.

Ces travaux et leurs résultats ont été présentés à Niamey (Niger) à l’occasion de la Quatrième semaine des sciences agricoles de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, à Montréal (Canada), lors du 82e Congrès de l’ACFAS (Association francophone pour le savoir), et à Accra (Ghana) lors de la conférence annuelle sur le développement du Global Development Network.

En 2015, soucieux de mieux diffuser les résultats de ses recherches sur les communautés côtières béninoises auprès des politiques et des chercheurs, ACED a tenu un atelier régional à Cotonou (Bénin) sur le thème « Adaptation au changement climatique dans les zones côtières : Les leçons régionales pour des actions locales ».

Les défis et les leçons apprises

ACED a été confronté à des défis d’ampleurs et de types variés qui ont eu un impact sur la capacité du centre à créer un changement durable dans le domaine de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Les enseignements suivants en ont été tirés :

Influencer les systèmes politiques prend du temps

Des recherches récentes menées par ACED et ses partenaires ont mis en évidence les niveaux élevés d’exploitation et de pollution des lacs continentaux du Bénin. Des recommandations ont été formulées sur la manière de gérer ces systèmes aquatiques essentiels afin d’assurer leur préservation et de maintenir les moyens de subsistance des milliers de personnes qui en dépendent.

En dépit des discussions multipartites et des dialogues politiques déployés sur ces thèmes depuis 2015, ce n’est qu’à la fin de 2019 que les agences gouvernementales ont commencé à prendre des mesures pour améliorer la gestion des lacs. Cependant, alors que des actions politiques relatives à cette gestion sont enfin déployées, il reste à prendre des décisions importantes sur la manière de freiner le problème de la pollution urbaine qui affecte les masses d’eau.

Les approches axées sur le marché améliorent l’adoption et le déploiement à grande échelle des innovations

Dès ses premières initiatives, ACED avait pour objectif de sensibiliser les communautés locales à l’intérêt du ramassage de la jacinthe d’eau du lac Nokoué. Ces interventions ont été inefficaces et non durables, faute d’incitations claires pour les agriculteurs. Par la suite, ACED a développé une approche commerciale axée sur la formation des agriculteurs à la production de compost de jacinthe d’eau comme adjuvant à la culture de produits maraîchers destinés à la vente sur les marchés locaux.

C’est ainsi que depuis 2013, les communautés locales et les agriculteurs ramassent et traitent activement la jacinthe d’eau, principalement en raison de l’avantage financier quantifiable tiré de la vente de leurs récoltes. Les approches axées sur le marché qui s’inscrivent dans un modèle commercial clair sont donc nettement plus susceptibles de produire des solutions durables et de contribuer à l’élaboration de stratégies efficaces de mise à l’échelle. ACED collaborera activement avec des organisations à but lucratif pour s’assurer que leurs initiatives incorporent effectivement des modèles commerciaux inclusifs favorables à l’adoption et à la durabilité des résultats.

Les partenariats inclusifs : une contribution fondamentale à l’élaboration de solutions durables

Toutes les initiatives d’ACED au cours des dix dernières années ont impliqué une collaboration avec diverses parties prenantes, notamment des chercheurs, des politiques, des acteurs de terrain et des agriculteurs, afin que la conception des projets tire parti de la multiplicité des approches. Si cette approche ne va pas sans poser des défis parfois redoutables – car les différents acteurs ont souvent des intérêts divers et contradictoires – elle peut également permettre l’élaboration de solutions durables et très adaptées au contexte.

La flexibilité dans les actions de développement est importante

L’approche transdisciplinaire et inclusive des interventions d’ACED encourage la contribution et le retour d’information des partenaires et des bénéficiaires. Pour réagir adéquatement à ces contributions et les intégrer dans la mise en œuvre de l’initiative, l’équipe doit faire preuve de souplesse. Il s’agit d’un défi pour des organisations telles qu’ACED, qui travaillent généralement dans des cadres plutôt rigides soumis à l’approbation des partenaires financiers. Pour relever ce défi, ACED conçoit ses initiatives de manière à ce qu’elles puissent être adaptées au fil de discussions ouvertes et constructives avec les partenaires – la finalité étant d’obtenir les résultats escomptés.

Cet article est issu du rapport d’impact produit sur les 10 ans d’activité de ACED. Vous pouvez télécharger le rapport complet pour plus d’informations.

Lire la suite

5 choses que nous avons apprises après 3 mois de télétravail

Nous avons tous vu nos habitudes bouleversées pendant cette période de pandémie du Covid-19. L’un des grands changements dans le monde du travail est l’adoption du télétravail.

Le télétravail est désormais un mode « normal » de travail adopté par plusieurs organisations puisqu’il permet de réduire les contacts physiques. Malgré la réouverture progressive des bureaux, le travail à distance est toujours la règle pour beaucoup.

Pour la plupart d’entre nous notamment en Afrique, ceci est un nouveau concept, car « travailler » était culturellement rattaché à l’action de sortir de sa maison le matin pour aller vers son lieu de travail. Il a fallu apprendre comment travailler depuis sa maison et surmonter les défis que ce mode pose. ACED a aussi adopté le télétravail et voici 5 leçons que nous avons apprises qui pourraient vous aider à mieux le vivre.

#1 Changer de perception sur le travail à la maison

La maison est traditionnellement le lieu de la vie privée. Il faut donc dans un premier temps changer de mentalité et voir la maison non plus seulement comme le lieu de la vie privée mais également comme celui où peut se dérouler la vie professionnelle. Une fois cette perception assimilée, votre mental est mieux préparé au télétravail. Vous devez ensuite vous mettre dans des conditions qui favorisent votre productivité telles que quitter son lit, prendre une douche et aller dans le cadre réservé au travail.

#2 Créer un environnement de travail à la maison

Si vous n’aviez pas un bureau dans votre maison, il est nécessaire d’y réserver un espace de travail. Ce cadre doit être un endroit propice à la concentration, dans lequel vous vous sentez bien et qui n’appelle pas trop à la détente ou à la distraction. Ayez à votre disposition une connexion internet de qualité, un ordinateur et tout autre matériel et outil professionnels nécessaires pour être pleinement opérationnel. À ACED, nous utilisons l’application Teams de Microsoft, une application qui facilite la collaboration et le travail à distance.

#3 Ne pas changer la routine

L’une des grandes leçons que nous avons apprises est qu’il faut garder les mêmes horaires de réveil et certaines routines habituelles ou ne pas trop s’en éloigner. Faire la grasse matinée parce qu’on travaille depuis la maison nous fait perdre du temps, ralentit notre travail et réduit notre productivité. Si vous avez des enfants, vous avez la responsabilité de prendre soin d’eux, de les occuper sainement pendant vos heures de travail à la maison. Pour cela vous devez préparer leurs repas du jour à temps, les nourrir et les occuper suivant un planning préétabli. Si vous avez un parent ou une nounou pour les garder, n’hésitez pas à en profiter. Cela vous permet de travailler sereinement comme au bureau.

#4 Se responsabiliserTravailler depuis la maison requiert une responsabilité personnelle. C’est savoir faire preuve d’autonomie et d’autocontrôle. Votre patron n’est plus là pour vous superviser. Vous devez donc être plus responsable et vous priver de toute distraction (même si la télévision n’est pas loin J). Sachez prioriser vos tâches, faites preuve d’organisation et de concentration et évaluer régulièrement le travail effectué pour mieux vous y prendre.

#5 Respecter les horaires de travail

Le télétravail a aussi ses avantages. Ça permet par exemple de gagner du temps sur les trajets domicile-bureau et cela peut donner l’impression d’avoir un temps illimité pour travailler. Vous devez donc planifier vos journées de travail en y insérant de petites pauses pour booster votre inspiration. Définissez vos horaires de travail et surtout sachez vous arrêter lorsqu’il est temps d’être présent avec votre famille malgré la petite tentation de vérifier votre application de travail dès le réveil ou juste avant de vous coucher, J.

La règle d’or est d’essayer de respecter les horaires de travail même quand on travaille depuis la maison.

Lire la suite

La recherche-action réglemente la pêche continentale

L’augmentation de la population urbaine au Bénin a eu des répercussions sur les systèmes aquatiques continentaux, qui ont été soumis à des niveaux accrus de pollution et de surpêche, compromettant le potentiel de la pêche continentale sur le plan de sa contribution à la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays. Parmi les principaux défis à relever figure l’inadéquation des règles régissant l’utilisation des ressources en eaux. Un programme de recherche-action lancé par ACED en 2015 a été consacré à l’analyse des mesures formelles et informelles de l’utilisation des ressources en eau au Bénin, ainsi qu’à l’évaluation des impacts de la dégradation des ressources aquatiques sur les communautés de pêcheurs.

Avec l’appui de l’Organisation néerlandaise pour la recherche scientifique (NWO), et en partenariat avec l’Université libre d’Amsterdam et l’Université d’Abomey-Calavi, le programme a permis la mise en place d’un comité multipartite composé de représentants du ministère de l’Agriculture, d’associations de pêcheurs et de femmes, de services décentralisés de conseil agricole, du Partenariat national pour l’eau et du conseil communal de gestion du lac Nokoué. Cette collaboration a débouché sur l’intégration des diverses perspectives des parties prenantes au programme et a généré des connaissances solides et pertinentes pour les communautés de pêcheurs et les politiques.

Des solutions durables

L’initiative a permis de produire des informations et des données probantes précises et actualisées concernant : les caractéristiques biophysiques des eaux continentales, les dispositions régissant le partage des ressources en eau, les obstacles rencontrés par les communautés de pêcheurs continentaux, de même que les rôles et les contraintes des femmes impliquées dans les activités de pêche.

Ces enseignements précieux ont été exploités pour proposer des solutions efficaces visant l’amélioration de la résilience et de la gestion des lacs continentaux, et pour informer les communautés de pêcheurs sur les réglementations relatives à l’utilisation partagée des ressources en eau. En conséquence, les communautés de pêcheurs continentaux ont commencé à établir des règles plus efficaces et plus durables de gestion des eaux continentales. Le gouvernement a également mis en œuvre des actions visant à limiter la surpêche et à réduire la pollution des lacs.

« Avant les recherches menées par ACED, on manquait de données probantes sur la pollution des lacs. Aujourd’hui, les documents produits par le programme nous sont utiles pour sensibiliser les pêcheurs et les décideurs aux défis posés par la pollution des lacs et à la manière de les surmonter », a déclaré David Houngue, président de la Fédération nationale des pêcheurs du Bénin.

Ces différents résultats ont été présentés aux agents des services de promotion agricole de cinq communes afin qu’ils soient mieux informés et davantage aptes à prodiguer des conseils et faire fructifier leur engagement auprès des communautés de pêcheurs. L’initiative a également permis de renforcer les capacités locales en matière de collecte et d’analyse de données spatiales pour soutenir la prise de décision dans le secteur de la pêche.

Cet article est issu du rapport d’impact produit sur les 10 ans d’activité de ACED. Vous pouvez télécharger le rapport complet pour plus d’informations.

Lire la suite