Pêcher ou ne pas pêcher ? Dégradation des ressources et diversification des revenus au Bénin

La Commission mondiale sur l’environnement et le développement (CMED) a inventé l’idée que les pauvres sont pris au piège de la pauvreté et de l’environnement. Dans son rapport « Notre avenir à tous », la commission a déclaré que les pauvres dans les pays en développement n’ont d’autre choix que de surexploiter les ressources naturelles disponibles pour survivre (WCED, 1987).

Les auteurs ont étudié l’impact de la dégradation des ressources naturelles sur la diversification des revenus dans les communautés de pêcheurs béninoises.

De l’utilisation des données d’enquête et de l’analyse économétrique, ils montrent que les pêcheurs sont plus susceptibles de diversifier leurs revenus lorsque la dégradation du stock de poissons est plus grave.

Cependant, le niveau de diversification des revenus qu’ils trouvent est étonnamment faible et loin d’être suffisant pour soulager le stress sur les lacs.

Ce dernier est lié aux faibles niveaux d’éducation formelle des pêcheurs et à la non-réglementation de l’utilisation d’engins de pêche très productifs mais dommageables. Ces deux facteurs se traduisent par un fort retour à la pêche par rapport aux activités non liées à la pêche, même en milieu de dégradation.

Aussi, l’analyse confirme-t-elle l’importance de l’éducation pour la diversification, montrant qu’un niveau d’instruction plus élevé conduit à des niveaux plus élevés de diversification des revenus.

Il est nécessaire pour les décideurs politiques, outre l’interdiction des engins prohibés, de promouvoir les activités économiques en dehors du secteur de la pêche, par exemple, en stimulant l’esprit d’entreprise grâce à des programmes de microcrédit, l’amélioration des réseaux de transport et la promotion de l’éducation.

Citation :

Stoop, N.I.K., Houssa, R., Verpoorten, M., 2016. To fish or not to fish? Resource degradation and income diversification in Benin. Environ. Dev. Econ. 21, 669–689.

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Inventaire national et utilisation des médicaments à base de plantes pour traiter les troubles gastro-intestinaux chez les bovins au Bénin (Afrique de l’Ouest)

La flore béninoise est celle riche en plantes médicinales utilisées pour soigner les troubles gastro-intestinaux des bovins troubles.

Les troubles gastro-intestinaux sont restés récurrents avec le bétail au Bénin malgré l’importante importation de médicaments vétérinaires à coûts élevés.

158 espèces de plantes médicinales appartenant à 60 familles et 130 genres ont été identifiées avec les légumineuses (18 %) et les combretacées (6,4 %) qui étaient les plus représentées.

Trente et une familles de plantes ont été mentionnés comme étant très utilisés (environ 52%), parmi lesquels les plus importants étaient les Zygophyllaceae, les Phytolaccaceae, Rubiacées, Lamiacées, Loranthacées, Thymelaeaceae et Flacourtiacées.

Sept troubles gastro-intestinaux sont couramment traités par les plantes dont les plus fréquents étaient la parasitose interne (35 %), la diarrhée (29 %) et la constipation (17%).

Les facteurs socio-économiques influençant les connaissances ethnobotaniques sur ces espèces étaient : l’âge, la profession et la situation géographique des informateurs.

Il est nécessaire d’effectuer une analyse plus poussée des produits chimiques et du contenu pharmacologique de ces espèces pour vérifier l’efficacité de leurs propriétés revendiquées afin de soulager les agriculteurs de ces troubles.

Il faut intégrer les savoirs locaux des communautés dans des propositions adaptées pour préserver les plantes anti-gastro-intestinales.

Il faut contribuer à l’utilisation durable des plantes médicinales menacées par les campagnes de reboisement et l’éducation à l’environnement.

Citation :

Ouachinou, J.M.S., Dassou, G.H., Idohou, R., Adomou, A.C., Yédomonhan, H., 2019. National inventory and usage of plant-based medicine to treat gastrointestinal disorders with cattle in Benin ( West Africa ). South African J. Bot. 122, 432–446.

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Évaluation de la diversité du manioc (Manihot esculenta Crantz), de la perte des variétés locales et des critères de préférence des agriculteurs dans le sud du Bénin à l’aide d’une approche participative des agriculteurs.

Le manioc (Manihot esculenta Crantz) est l’une des cultures vivrières les plus produites et consommées en République du Bénin.

Environ 11 contraintes de production ont été listées par les agriculteurs, et les plus importantes étaient la faible productivité, la faible capacité de stockage souterrain des racines de certains cultivars, les maladies virales (mosaïque du manioc), la sensibilité à une forte humidité du sol, et le manque de cultivars à maturation précoce, qui représentaient ensemble 68,02 % du total des réponses.

125 variétés locales existantes ont été enregistré au nombre desquels 59 cultivars élites (cultivés par de nombreux ménages et sur de grandes surfaces) ont été identifiés et ensuite regroupés en 23 catégories en fonction de leurs caractéristiques agronomiques, technologiques et culinaires.

Les caractérisations agro-morphologiques et moléculaires sont également recommandées pour clarifier les erreurs de désignation et l’identification variétale.

Dans le cadre de la diversité existante, le choix ou les préférences des cultivars sont basés sur 22 critères culinaires, technologiques, agronomiques et économiques et leur importance varie selon les départements. Parmi ces critères, les plus importants sont la productivité élevée, la bonne qualité du gari, la maturité précoce et la bonne friabilité, qui représentent ensemble 48,12 % du total des réponses.

Dans la plupart des villages, la perception des agriculteurs de la perte de cultivars était basée sur l’abandon de certains cultivars en raison de leurs mauvaises caractéristiques agronomiques (69,12 % des réponses) et culinaires et/ou technologiques (30,88 % des réponses).

Agre, A.P., Bhattacharjee, R., Dansi, A., Becerra Lopez-Lavalle, L.A., Dansi, M., Sanni, A., 2015. Assessment of cassava (Manihot esculenta Crantz) diversity, loss of landraces and farmers preference criteria in southern Benin using farmers’ participatory approach. Genetic Resources and Crop Evolution 2015 64:2 64, 307–320.

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Une évaluation des gains d’apprentissage à partir des vidéos animées éducatives par rapport aux présentations traditionnelles de vulgarisation auprès des agriculteurs au Bénin.

248 participants, tous impliqués dans des activités agricoles et de profils divers (commerçants, petits transformateurs, mécaniciens, charpentiers, maçons et étudiants) ont été soumis aux méthodes de vulgarisation par vidéo et à la méthode traditionnelle par présentation verbale, sur trois thématiques à savoir la prévention du paludisme, la prévention du choléra, et l’utilisation utilisation de l’extrait de neem.

Avant les formations, les participants ont montré des niveaux de connaissances relativement élevés en ce qui concerne le paludisme qui est une maladie courante dont tous les participants ont déjà souffert. Pour le choléra et l’utilisation des extraits de neem par contre, leurs connaissances étaient très limitées.

A la suite des interventions, les deux types de méthode de vulgarisation ont augmenté les connaissances des participants. Néanmoins, les animations vidéo ont augmenté de manière plus significative les connaissances des participants sur les trois thématiques par rapport aux participants des groupes qui ont expérimenté la vulgarisation traditionnelle. Par ailleurs un plus grand nombre de participants ont identifié les animations vidéo comme un moyen plus approprié de diffuser l’information.

La majorité des participants ont exprimé à la fois une préférence pour l’approche pédagogique par les vidéos et un intérêt accru pour le partage numérique des informations contenues dans les animations éducatives avec d’autres personnes.

Comme les vidéos sont, de par leur conception, facilement accessibles sur les téléphones portables chaque participant à l’étude est un nœud d’apprentissage potentiel et un point de diffusion pour le matériel de la vidéo éducative.

Bello-Bravo, J., Tamò, M., Dannon, E.A., Pittendrigh, B.R., 2018. An assessment of learning gains from educational animated videos versus traditional extension presentations among farmers in Benin*. Information Technology for Development 24.

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Pratiques de conservation et perception de la qualité des crevettes tout au long de la chaîne de commercialisation locale au Bénin

Les produits de la pêche sont des denrées alimentaires importantes pour des millions de personnes les gens en Afrique ; il constitue une source importante d’animaux des protéines, accessibles aux ménages à faibles revenus, surtout dans les régions où le prix de la viande est hors de la portée d’un consommateur moyen.

Au Bénin, la pêche à la crevette joue un rôle socio-économique important, puisque les crevettes fraîches sont l’un des produits d’exportation les plus importants du pays.

La transformation et la commercialisation des crevettes sont des activités féminines de divers groupes socioculturels dont : Pédah (35%), Sahouè (9%), Xwla (20%), Aïzo (20%), Goun (16%) et Kotafon (1%).

Sur les marchés locaux, l’offre de crevettes est constituée de poudre de crevettes fumées (40%), crevettes entières fumées (32,6%), crevettes fraîches (26,6%) et crevettes frites (0,7%).

La qualité des crevettes fraîches s’apprécie à travers la couleur, l’odeur et la taille tandis que les fumés sont appréciés par la couleur, l’intégrité, la fermeté, la taille et le goût. L’importance de chacun de ces critères change selon les acteurs de la chaîne de marchandisage locale.

Les principales méthodes de conservation des crevettes fraîches utilisées dans les zones d’enquête sont le fumage et le refroidissement.

On note un manque d’hygiène et de standardisation des techniques de transformation, d’utilisation de matériaux d’emballage inadéquats et la nature instable

des crevettes fumées pendant le stockage.

Des investigations futures doivent être entreprises pour caractériser les crevettes fraîches et leurs sous-produits commercialisés dans la chaîne de commercialisation locale sur les aspects microbiologiques et physico-chimiques

Kpoclou, E.Y., Anihouvi, V.B., Scippo, M.L., Hounhouigan, J.D., 2013. Preservation practices and quality perception of shrimps along the local merchandising chain in Benin. African J. Agric. Res. 8, 3405–3414.

NB: Ce document a été originalement publié en Anglais sous le titre « Preservation practices and quality perception of shrimps along the local merchandising chain in Benin »

 

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Inventaire national et utilisation des médicaments à base de plantes pour traiter les troubles gastro-intestinaux chez les bovins au Bénin (Afrique de l’Ouest)

La flore béninoise est celle riche en plantes médicinales utilisées pour soigner les troubles gastro-intestinaux des bovins troubles.

Les troubles gastro-intestinaux sont restés récurrents avec le bétail au Bénin malgré l’importante importation de médicaments vétérinaires à coûts élevés.

158 espèces de plantes médicinales appartenant à 60 familles et 130 genres ont été identifiées avec les légumineuses (18 %) et les combretacées (6,4 %) qui étaient les plus représentées.

Trente et une familles de plantes ont été mentionnés comme étant très utilisés (environ 52%), parmi lesquels les plus importants étaient les Zygophyllaceae, les Phytolaccaceae, Rubiacées, Lamiacées, Loranthacées, Thymelaeaceae et Flacourtiacées.

Sept troubles gastro-intestinaux sont couramment traités par les plantes dont les plus fréquents étaient la parasitose interne (35 %), la diarrhée (29 %) et la constipation (17%).

Les facteurs socio-économiques influençant les connaissances ethnobotaniques sur ces espèces étaient : l’âge, la profession et la situation géographique des informateurs.

Il est nécessaire d’effectuer une analyse plus poussée des produits chimiques et du contenu pharmacologique de ces espèces pour vérifier l’efficacité de leurs propriétés revendiquées afin de soulager les agriculteurs de ces troubles.

Il faut intégrer les savoirs locaux des communautés dans des propositions adaptées pour préserver les plantes anti-gastro-intestinales.

Il faut contribuer à l’utilisation durable des plantes médicinales menacées par les campagnes de reboisement et l’éducation à l’environnement.

Ouachinou, J.M.S., Dassou, G.H., Idohou, R., Adomou, A.C., Yédomonhan, H., 2019. National inventory and usage of plant-based medicine to treat gastrointestinal disorders with cattle in Benin ( West Africa ). South African J. Bot. 122, 432–446.

NB: Ce document a été originalement publié en Anglais sous le titre « National inventory and usage of plant-based medicine to treat gastrointestinal disorders with cattle in Benin (West Africa)»

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Le rôle de la perception du risque dans les décisions de mobilité des enfants en Afrique de l’Ouest, preuves empiriques du Bénin

La mobilité des enfants sert de stratégie de gestion des risques sociaux pour les personnes vulnérables et non assurées dans les ménages ruraux

Si la perception du risque futur prédit en effet également les déplacements d’enfants à haut risque, alors des filets de sécurité sociale prévisibles devraient être une réponse politique adéquate.

Le lien entre l’insécurité alimentaire perçue et la mobilité des enfants semble indiscutable bien que les origines du risque perçu ne sont pas tout à fait clairs

La participation scolaire et la mobilité des enfants semblent être associées avec différents facteurs. En fait, la mobilité des enfants semble liée à d’autres mécanismes que d’autres couramment mesurés pour les résultats de l’enfant.

Au Bénin, en milieu rural, la perception du risque des chefs de ménage importe à la décision d’autoriser ou d’encourager les enfants à quitter ou à continuer à s’éloigner du foyer. En réalité, plus ils s’inquiètent de ne pouvoir subvenir aux besoins nutritionnels de leur famille plus les enfants sont susceptibles de quitter le foyer pour vivre ailleurs.

La prévision est importante pour obtenir l’effet souhaité des interventions de protection sociale sur le risque de mobilité des enfants.

La mobilité est considérée comme un problème multiforme, et non comme un phénomène qui devrait être arrêté sans discernement.

Pour réduire la mobilité des enfants, une approche de politique sociale est susceptible d’avoir un impact disproportionné sur les plus vulnérables types de mobilité, tout en continuant à permettre les aspects des pratiques traditionnelles de placement d’enfants existant sans ingérence.

Kielland, A., 2016. The Role of Risk Perception in Child Mobility Decisions in West Africa , Empirical Evidence From Benin. World Dev. 83, 312–324.

NB : Ce document a été originalement publié en Anglais sur le titre «The Role of Risk Perception in Child Mobility Decisions in West Africa, Empirical Evidence From Benin »

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