Les ménages de petits exploitants agricoles dans tous les pays en développement du monde vendent souvent des portions substantielles de leur production de cultures de base immédiatement après la récolte, période où les prix sont bas, seuls de racheter les mêmes produits de base plus tard dans l’année à des prix plus élevés.

Cet article estime comment les pertes de stockage dues à la moisissure, aux insectes et à d’autres parasites, combinées aux contraintes de liquidité, influencent la décision du ménage d’une petite exploitation agricole de stocker le maïs à la ferme après la récolte. Pour cela, les données de panel de 309 petits exploitants au Bénin couvrant les années de saisons de récolte 2011 et 2013 ont été analysées.

Les résultats suggèrent que les petits exploitants sont poussés à vendre au moment de la récolte pour différentes raisons, en fonction de leur motivation à stocker.

Dans les ménages qui déclarent la consommation directe comme leur objectif principal pour le stockage du maïs, les contraintes de liquidité, et non les pertes de stockage, réduisent le montant du maïs qu’ils stockent.

En revanche, les ménages qui stockent du maïs dans l’intention de le vendre plus tard dans l’année ne semblent pas affectés par les contraintes de liquidité. Au lieu de cela, ces ménages stockent moins lorsqu’ils s’attendent à perdre plus pendant le stockage.

Ces résultats suggèrent que les politiques visant à fournir des liquidités seront plus utiles pour motiver le stockage chez les ménages axés sur la consommation.

Les ménages motivés à stocker pour une vente ultérieure bénéficieront des technologies de stockage qui atténuent les coûts opérationnels associés aux pertes de stockage.

Citation :

Kadjo, D., Ricker-gilbert, J., Abdoulaye, T., Shively, G., Baco, M.N., 2018. Storage losses , liquidity constraints , and maize storage decisions in Benin. Agric. Econ. 49, 435–454.