Inventaire par télédétection des agro-écosystèmes de bas-fonds dans le centre du Bénin

En Afrique subsaharienne, les bas-fonds sont des agroécosystèmes souvent favorables à la riziculture et aux cultures de contre-saison.

Ces ressources potentielles n’ont pas bénéficié d’un développement rapide à cause de leur extrême diversité et du fait de la méconnaissance de leurs potentialités par les acteurs du développement.

Cent quatre-vingts et un bas-fonds couvrant une superficie de 1 123 hectares ont été identifiés.

Environ 60 % des bas-fonds identifiés ont une superficie comprise entre 0 et 5 hectares, tandis que moins de 5 % d’entre eux ont des superficies comprises entre 20 et 25 hectares.

L’approche de détection et d’inventaire utilisée dans cette étude, essentiellement fondée sur l’exploitation d’une image satellitale, présente une fiabilité telle qu’elle mérite d’être généralisée pour la recherche des zones basses pour des perspectives agricoles.

Il y a un gain de temps avec l’approche de détection, comparativement aux autres approches qui nécessitent que tous les bas-fonds soient parcourus et levés sur le terrain.

Les bas-fonds ont été identifiés pouvant déjà faire l’objet d’une mise en valeur car présentant des caractéristiques hydrologiques et morphologiques qui correspondent aux critères de mise en valeur proposés par le DIARPA.

Une approche simple, plus rapide et moins onéreuse existe en ce sens qu’elle permet de relever en un temps record le maximum de bas-fonds et de réduire le coût des phases de terrain de l’inventaire des bas-fonds d’une zone donnée.

Il urge de mener des travaux complémentaires afin de cerner les caractéristiques socio-économiques et biophysiques des bas-fonds inventoriés.

L’utilisation systématique de cette approche par les projets de développement agricole des bas-fonds permettrait la mise en place progressive d’un système d’information sur les bas-fonds aux niveaux national et régional.

Chabi, A., Oloukoi, J., Mama, V.J., Kiepe, P., 2010. Inventaire par télédétection des agro-écosystèmes de bas-fonds dans le centre du Bénin. Cah. Agric. 19, 446–453.

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Rongeurs envahissants et dégradations des stocks alimentaires : une étude au Port Autonome de Cotonou, Bénin

Les rongeurs sont des ravageurs majeurs des denrées stockées constituant une véritable menace pour la sécurité alimentaire.

Les espèces envahissantes comme les rats et les souris se sont disséminés à travers toute la planète à la faveur du commerce international.

Les rats et les souris sont de loin les espèces les plus nuisibles dans les entrepôts de stockage avec des pertes associées très élevées.

Cinq espèces ont été identifiées au port de Cotonou dont deux indigènes (M. natalensis et la musaraigne C. cf. olivieri) et trois envahissantes (R. rattus, R. norvegicus et M. musculus).

La présence de souris domestiques envahissantes, de rats bruns et de rats noirs n’est pas inattendu dans un port maritime, mais des études sur leur finesse de distributions respectives dans un port ne sont pas si nombreuses.

L’entretien de l’environnement est l’une des méthodes alternatives extrêmement utile.

Le nettoyage systématique des entrepôts planchers, notamment après les opérations de chargement (qui peuvent provoquer la déchirure des sacs et l’écoulement des grains) limite la disponibilité des ressources alimentaires pour les rongeurs.

Des procédures anti-rongeuses simples sont encore à imaginer afin d’empêcher les rongeurs d’accéder aux marchandises stockées.

Dossou, H., Adjovi, N., Houemenou, G., Bagan, T., Mensah, G., Dobigny, G., 2020. Invasive rodents and damages to food stocks : a study in the Autonomous Harbor of Cotonou , Benin. Biotechnol.Agron.Soc.Environ 24, 28–36.

NB : Ce document a été originalement publié en Anglais sur le titre «Invasive rodents and damages to food stocks : a study in the Autonomous Harbor of Cotonou, Benin»

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Effets du travail d’interaction de conservation du sol, de la gestion des résidus et de l’application d’engrais azotés sur les propriétés du sol dans le cadre d’un système de rotation maïs-coton sur les sols fortement altérés d’Afrique de l’Ouest

La dégradation des sols est l’un des défis majeurs qui entrave la production agricole durable à l’échelle mondiale.

La perte de la couche arable, enrichie en nutriments, réduit la fertilité du sol et est l’un des principaux obstacles à la durabilité de la production végétale en Afrique de l’Ouest.

Des pratiques de gestion appropriées peuvent conduire à une restauration stable des terres et leurs capacités à fournir des services écosystémiques adéquats.

L’efficacité des pratiques de conservation des stocks d’éléments nutritifs du sol étaient étroitement liées à la position paysagère du champ, qui était corrélée avec l’humidité du sol, la classe de texture et la teneur en gravier.

Les pratiques de travail du sol adaptées combiné à l’incorporation de résidus sont cruciaux pour la gestion durable de la fertilité des sols et la productivité des cultures en rotation maïs-coton dans les systèmes de production paysanne en Afrique de l’Ouest.

Dans une région légèrement vallonnée sujette à la dégradation des sols par ruissellement et érosion, la mise en œuvre du travail du sol sur les crêtes de contour ainsi que la rétention des résidus de culture dans les zones en amont maintient la fertilité du sol et la productivité des cultures.

Dans les zones de bas de pente, l’adoption du travail du sol réduit avec rétention des résidus de culture pourrait être plus bénéfique.

La capacité de rétention d’eau des sols affectant fortement l’approvisionnement en eau des cultures est l’un des plus importants facteurs influençant la conservation de carbone organique, d’azote et de potassium à travers les sites.

Nécessité d’études supplémentaires basées sur la simulation afin de prédire l’effet à long terme des pratiques de gestion

Nafi, E., Webber, H., Danso, I., Naab, J.B., Frei, M., Gaiser, T., 2020. Interactive effects of conservation tillage , residue management , and nitrogen fertilizer application on soil properties under maize-cotton rotation system on highly weathered soils of West Africa. Soil Tillage Res. 196, 1–11.

NB : Ce document a été originalement publié en Anglais sous le titre «Interactive effects of conservation tillage, residue management, and nitrogen fertilizer application on soil properties under maize-cotton rotation system on highly weathered soils of West Africa »

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Contexte institutionnel de l’information pédologique au Bénin

Les sols ferrugineux tropicaux sont prédominants au Bénin avec plus de 9 millions d’ha soit 82% de la superficie totale du pays et couvrant les zones à fort potentiel agricole dont le Zou-Nord, le Borgou-Sud, le Centre et le sud de l’Atacora.

Les niveaux de fertilité des sols sont élevés, moyen et faible dans toutes les différentes zones agro-écologiques.

Les agriculteurs béninois rencontrent des difficultés réelles liées à la baisse de la fertilité des sols et à l’absence d’agence spécialisée pour le crédit agricole.

Des pratiques de restauration des sols sont plus utilisées : la jachère, la rotation des cultures, le parc en rotation directe, le paillage et les apports d’engrais minéraux ou d’engrais organiques sous forme de fumier ou de compost.

Des pratiques endogènes d’évaluation de la fertilité des sols ou du potentiel de production de parcelles et d’exploitation des champs existent et sont résumées dès la première année de mise en culture de la terre.

Les systèmes de production agricole sont rattachés aux systèmes traditionnels de culture itinérante avec leurs propres évaluations du niveau de fertilité des sols (sans recours à l’analyse des sols en laboratoire) suivie également d’une diminution significative des réserves foncières en raison de l’augmentation des densités de population et de l’expansion des cultures de rente comme le coton.

Les principaux défis de l’industrie des engrais au Bénin sont : un accès limité au crédit, un petit réseau de distributeurs d’intrants agricoles, une mauvaise route et des infrastructures portuaires, et une intervention informelle de subvention des engrais.

Il est indispensable d’étudier les questions de fertilité des sols basées sur une production durable et d’intégrer le programme de conservation des sols et des terres dans la politique agricole nationale.

Nacoulma, J.D., Guigma, J.B., 2015. Institutional context of soil information in Benin.

NB : Ce document a été originalement publié en Anglais sous le titre «Institutional context of soil information in Benin»

 

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Innovation participative par filière : cas de la filière porc au Sud-Est du Bénin

L’innovation est vitale pour les agriculteurs d’Afrique subsaharienne, pour s’adapter aux défis et profiter pleinement des opportunités. Au sud du Bénin, la filière porc jouit d’un cadre social, économique et culturel favorable.

La décision des parties prenantes de s’engager dans des programmes d’innovation est influencée par diverses perceptions de l’innovation, soutenant le besoin et la faisabilité de plateformes d’innovation multipartites.

Le manque de professionnalisation est apparu aux acteurs comme la contrainte majeure.

Il existe un accord de déclaration de gain des acteurs sur la plus grande partie de la valeur ajoutée par les charcutiers et les gargotes suivis des fournisseurs d’intrants.

On note une passivité des producteurs de porcs dans la diffusion des pratiques contrairement à leur rôle de premier plan face au défi de la Peste Porcine Africaine (PPA).

Il y a un intérêt marqué pour la conduite du renforcement des capacités, l’adhésion à une association, les visites d’échange et la professionnalisation à accroître leur implication dans une lutte commune contre la maladie.

La technique de dépouillement de la race porcine et la méthode de cuisson sont indirectement liées à des problèmes de santé mettant, clairement en évidence l’accent sur la sécurité alimentaire des consommateurs de porc dans le sud-est du Bénin.

Les différentes parties prenantes de la filière ont des discours divergents sur les innovations. La prise en compte de cette préoccupation permettrait de les réunir dans un creuset d’échanges, à l’instar d’une plateforme d’innovation afin d’agréger les idées, les savoirs, les expériences pour des solutions innovantes et durables.

Dans les groupes novateurs, l’adhésion aux associations ou aux coopératives exercerait une influence sur l’adoption d’innovations.

Limite des réseaux de parties prenantes dans lesquels les flux d’échanges sont initiés avec des facteurs socioéconomiques tels que le statut professionnel des parties prenantes, le renforcement des capacités, les visites d’échanges qui jouent un rôle intéressant dans ces échanges d’innovations en réaction à la PPA.

Le consommateur apparait comme porteur d’une demande solvable pour des innovations accroissant la qualité des produits

Govoeyi, B., 2020. Innovation participative par filière: cas de la filière porc au Sud-Est du Bénin. Université de Liège.

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Le rôle de la perception du risque dans les décisions de mobilité des enfants en Afrique de l’Ouest, preuves empiriques du Bénin

La mobilité des enfants sert de stratégie de gestion des risques sociaux pour les personnes vulnérables et non assurées dans les ménages ruraux

Si la perception du risque futur prédit en effet également les déplacements d’enfants à haut risque, alors des filets de sécurité sociale prévisibles devraient être une réponse politique adéquate.

Le lien entre l’insécurité alimentaire perçue et la mobilité des enfants semble indiscutable bien que les origines du risque perçu ne sont pas tout à fait clairs

La participation scolaire et la mobilité des enfants semblent être associées avec différents facteurs. En fait, la mobilité des enfants semble liée à d’autres mécanismes que d’autres couramment mesurés pour les résultats de l’enfant.

Au Bénin, en milieu rural, la perception du risque des chefs de ménage importe à la décision d’autoriser ou d’encourager les enfants à quitter ou à continuer à s’éloigner du foyer. En réalité, plus ils s’inquiètent de ne pouvoir subvenir aux besoins nutritionnels de leur famille plus les enfants sont susceptibles de quitter le foyer pour vivre ailleurs.

La prévision est importante pour obtenir l’effet souhaité des interventions de protection sociale sur le risque de mobilité des enfants.

La mobilité est considérée comme un problème multiforme, et non comme un phénomène qui devrait être arrêté sans discernement.

Pour réduire la mobilité des enfants, une approche de politique sociale est susceptible d’avoir un impact disproportionné sur les plus vulnérables types de mobilité, tout en continuant à permettre les aspects des pratiques traditionnelles de placement d’enfants existant sans ingérence.

Kielland, A., 2016. The Role of Risk Perception in Child Mobility Decisions in West Africa , Empirical Evidence From Benin. World Dev. 83, 312–324.

NB : Ce document a été originalement publié en Anglais sur le titre «The Role of Risk Perception in Child Mobility Decisions in West Africa, Empirical Evidence From Benin »

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Urban agriculture in Benin: How can policy support gardeners?

Urban agriculture is a widespread activity that could contribute to realize various Sustainable Development Goals that are set by the United Nations. Calls for expanding the urban agricultural activities are, therefore, justified and merit a high priority on the political agenda. Yet, especially the organization and management of urban agriculture is much under-researched and targeted policies would benefit from more knowledge about the social structures in the allotment gardens. Urban agriculture in Benin is no exception and this study aims to address the knowledge gap with a special focus on organization and management.

The study reports on findings of a survey among 261 experienced urban gardeners visited at 29 sites distributed over the cities of Cotonou and Porto Novo. The study elicited information on household characteristics, gardening activity and incomes, food and nutrition security, garden organization and management, benefits for women and socio-economic development and identified constraints on the development of urban gardens. The survey showed that urban gardening in the study is a male-dominated activity that provides income to cover the basic needs of households (housing, transport) and improves diet diversity.

Although food quality improved for gardeners, education might further contribute to a better diet. Gardeners are true entrepreneurs who generate income from both gardening and side jobs throughout the year. They are mostly well organized in cooperatives with a good management system (election of a board, regular membership fee and responsibility for common tasks). However, gardeners still have to improve rules relating to ownership and revise their financing incentives to leverage their bargaining power to decrease transaction costs.

The study concludes that capacity-building programs may raise awareness among gardeners on the necessity of improving their current organizational frameworks, leading to a sustainable way that capitalizes on the benefits of cooperatives, for example, to secure enough credit for a group. In addition, to address the constraints beyond the control of cooperatives (land access, tenure security, credits, high input costs and market functioning), there is a clear need support by public institutions for urban garden development

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How can policy support gardeners?

Urban agriculture is a widespread activity that could contribute to realize various Sustainable Development Goals that are set by the United Nations. Calls for expanding the urban agricultural activities are, therefore, justified and merit a high priority on the political agenda. Yet, especially the organization and management of urban agriculture is much under-researched and targeted policies would benefit from more knowledge about the social structures in the allotment gardens. Urban agriculture in Benin is no exception and this study aims to address the knowledge gap with a special focus on organization and management.

The study reports on findings of a survey among 261 experienced urban gardeners visited at 29 sites distributed over the cities of Cotonou and Porto Novo. The study elicited information on household characteristics, gardening activity and incomes, food and nutrition security, garden organization and management, benefits for women and socio-economic development and identified constraints on the development of urban gardens. The survey showed that urban gardening in the study is a male-dominated activity that provides income to cover the basic needs of households (housing, transport) and improves diet diversity.

Although food quality improved for gardeners, education might further contribute to a better diet. Gardeners are true entrepreneurs who generate income from both gardening and side jobs throughout the year. They are mostly well organized in cooperatives with a good management system (election of a board, regular membership fee and responsibility for common tasks). However, gardeners still have to improve rules relating to ownership and revise their financing incentives to leverage their bargaining power to decrease transaction costs.

The study concludes that capacity-building programs may raise awareness among gardeners on the necessity of improving their current organizational frameworks, leading to a sustainable way that capitalizes on the benefits of cooperatives, for example, to secure enough credit for a group. In addition, to address the constraints beyond the control of cooperatives (land access, tenure security, credits, high input costs and market functioning), there is a clear need support by public institutions for urban garden development

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