Une approche des systèmes d’innovation pour le changement institutionnel : Le développement des petits exploitants en Afrique de l’Ouest

L’intensification durable de la petite agriculture est une option sérieuse pour satisfaire les besoins céréaliers mondiaux de 2050 et atténuer la pauvreté persistante.

En Afrique Sub-Saharienne (ASS), la croissance de la productivité induite par la technologie a largement échoué.

Le développement d’un contexte institutionnel favorable était une condition nécessaire à la croissance phénoménale de la productivité dans les pays industriels et les pays de la révolution verte.

Un tel contexte est également présent pour la réussite de la production de cultures d’exportation en ASS mais reste défavorable à la production alimentaire des petits exploitants.

La transformation institutionnelle est semée d’embûches politiques car elle affecte directement la répartition de la valeur entre les parties prenantes.

Les plateformes d’innovation (PI) telles que le Sub-Saharan Africa Challenge Programme et le programme Convergence of Sciences : Strengthening Innovation Systems apparaissent comme des approches prometteuses du système d’innovation pour le changement institutionnel.

Ces deux programmes reposent sur : (1) le développement expérimental pour stimuler le changement institutionnel et (2) la recherche (suivi et évaluation de l’impact).

Au Bénin les recherches ont porté sur la gestion des ravageurs du coton, l’amélioration de la culture et du système de semences du palmier à huile, l’amélioration de la gestion de l’eau au niveau des barrages agro-pastoraux et pour la culture du riz dans les fonds de vallée.

Les données montrent que les communautés avec des PI ont obtenu une plus grande réduction de la pauvreté que les témoins ou les communautés avec des approches de vulgarisation conventionnelles.

Citation :

Hounkonnou, D., Kossou, D., Kuyper, T.W., Leeuwis, C., Nederlof, E.S., Röling, N., Sakyi-Dawson, O., Traoré, M., van Huis, A., 2012. An innovation systems approach to institutional change: Smallholder development in West Africa. Agricultural Systems 108, 74–83.

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Quels sont les facteurs qui influencent positivement l’adoption des technologies agricoles par les petits exploitants ?

Le continent africain est caractérisé par une augmentation de la production agricole au cours des dernières décennies, mais par une productivité de la main-d’œuvre et des terres agricoles la plus faible du monde, aggravé par le changement climatique.

De nombreuses technologies agricoles ont été développées, promues dans différents domaines pour lever cette faible productivité.

En général, les taux d’adoption des nouvelles technologies sont très faibles dans tous les domaines.

Dans des contextes spécifiques, les Champs-Écoles-Paysans (CEP) et les programmes de conseil agricole ont augmenté la production agricole grâce à l’adoption de nouvelles technologies.

Il y a peu ou presque pas de données probantes qu’un programme ait conduit à une adoption ou une diffusion généralisée.

Les facteurs associés à des taux plus élevés d’adoption des technologies agricoles sont les : i) les éléments de politiques (accès au conseil agricole, à l’information, au crédit et les groupes d’agriculteurs ; ii) le patrimoine des agriculteurs, y compris la superficie des terres, le nombre de bétails et les revenus non agricoles ; iii) la sécurité foncière.

Les principales recommandations pour maximiser l’adoption sont : i) promouvoir les Champs-Écoles-Paysans (CEP) et le conseil agricole ; ii) envisager d’élargir l’accès au crédit ; iii) promouvoir la sécurité foncière ; iv) améliorer l’accessibilité financière des nouvelles technologies ; v) concevoir des politiques et programmes qui s’attaquent à plusieurs obstacles ou barrières à l’adoption ; vi) cibler les agriculteurs les plus riches, disposant de plus de bétail, disposant de revenus non agricoles et ayant plus de terres.

Citation :

West Africa Capacity-building and Impact Evaluation Program, International Initiative for Impact Evaluation, Actions pour l’Environnement et le Développement, 2021. Quels sont les facteurs qui influencent positivement l’adoption des technologies agricoles par les petits exploitants ?

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Les évidences pour mieux décider pour le développement local : Une analyse de l’état de la production et de l’utilisation des évidences pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Benin.

Presque toutes les municipalités sont conscientes de l’importance des évidences scientifiques dans la prise de décisions dans tous les secteurs de développement en particulier dans les secteurs de la santé et de l’alimentation et de la nutrition.

Les évidences utilisées par les collectivités locales incluent les statistiques, les croyances locales, les connaissances endogènes, les opinions citoyennes, et plus généralement les orientations politiques du gouvernement central.

Pour obtenir des évidences, les autorités locales se tournent vers les organisations de la société civile, les hôpitaux, l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique et les partenaires techniques et financiers, et rarement vers la communauté des chercheurs, même si ceux-ci sont théoriquement connus comme étant la source traditionnelle des évidences.

Les facteurs qui limitent l’utilisation quotidienne des évidences par les collectivités locales sont entre autres : le déficit de ressources humaines qualifiées, le fossé entre les municipalités et la communauté des chercheurs, un accès difficile aux évidences (faible accès à l’internet, un manque d’équipement informatique, l’éparpillement et la qualité des évidences).

Pour promouvoir et améliorer l’utilisation des évidences dans le domaine de la SAN par les collectivités locales, il est recommandé de renforcer la culture et le système d’utilisation des évidences par l’institutionnalisation, le renforcement des capacités et la mise en relation des producteurs et utilisateurs des évidences.

Citation :

Gbedomon, R.C., Houessou, D.M., Thoto, F.S., 2021. Les évidences pour mieux décider pour le développement local : Une analyse de l’état de la production et de l’utilisation des évidences pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Benin.

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La convergence des sciences agricoles peut-elle soutenir l’innovation par les agriculteurs à faibles ressources en Afrique ? Les cas du Bénin et du Ghana

Convergence des Sciences (CoS), est un programme de recherche (2002- 2006) dans lequel neuf projets de recherche ont été menés, dont quatre au Bénin, quatre au Ghana et un aux Pays-Bas.

La question centrale abordée par CoS était la nécessité d’accroître l’impact de la recherche agricole sur les moyens de subsistance des agriculteurs à faible ressources en Afrique subsaharienne.

Zannou et al. ont démontré que la gestion et la conservation des ressources génétiques de l’igname et du niébé sont affectées par l’adéquation agronomique et technologique des variétés, les demandes du marché, sa capacité à contribuer à la sécurité alimentaire et ses valeurs sociales.

Vissoh et al. ont indiqué clairement que des technologies appropriées de gestion doivent être développées pour contrôler les mauvaises herbes envahissantes et parasites, telles que Imperata cylindrica et Striga spp.

Sinzogan et al. ont indiqué que les agriculteurs du Bénin continuent de produire du coton, malgré des marges bénéficiaires très faibles, en raison de l’accès fourni par les dispositions institutionnelles aux engrais qu’ils peuvent détourner pour les utiliser sur le maïs et d’autres cultures.

Saidou et al. ont montré qu’il ne suffit pas de se concentrer sur les facteurs techniques tels que les engrais verts et les fertilisants, et qu’il est nécessaire d’aborder les facteurs institutionnels.

Au cours de sa prochaine phase, le CoS continuera à élargir l’espace d’opportunité pour les petits exploitants agricoles, avec un accent particulier sur les contraintes institutionnelles, et à intégrer l’approche dans les procédures régulières des institutions de recherche.

van Huis, A., Jiggins, J., Kossou, D., Leeuwis, C., Röling, N., Sakyi-Dawson, O., Struik, P.C., Tossou, R.C., 2007. Can convergence of agricultural sciences support innovation by resource-poor farmers in Africa? The cases of Benin and Ghana. International Journal of Agricultural Sustainability 5.

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Une approche des systèmes d’innovation pour le changement institutionnel : Le développement des petits exploitants en Afrique de l’Ouest

L’intensification durable de la petite agriculture est une option sérieuse pour satisfaire les besoins céréaliers mondiaux de 2050 et atténuer la pauvreté persistante.

En Afrique Sub-Saharienne (ASS), la croissance de la productivité induite par la technologie a largement échoué.

Le développement d’un contexte institutionnel favorable était une condition nécessaire à la croissance phénoménale de la productivité dans les pays industriels et les pays de la révolution verte.

Un tel contexte est également présent pour la réussite de la production de cultures d’exportation en ASS mais reste défavorable à la production alimentaire des petits exploitants.

La transformation institutionnelle est semée d’embûches politiques car elle affecte directement la répartition de la valeur entre les parties prenantes.

Les plateformes d’innovation (PI) telles que le Sub-Saharan Africa Challenge Programme et le programme Convergence of Sciences : Strengthening Innovation Systems apparaissent comme des approches prometteuses du système d’innovation pour le changement institutionnel.

Ces deux programmes reposent sur : (1) le développement expérimental pour stimuler le changement institutionnel et (2) la recherche (suivi et évaluation de l’impact).

Au Bénin les recherches ont porté sur la gestion des ravageurs du coton, l’amélioration de la culture et du système de semences du palmier à huile, l’amélioration de la gestion

de l’eau au niveau des barrages agro-pastoraux et pour la culture du riz dans les fonds de vallée.

Les données montrent que les communautés avec des PI ont obtenu une plus grande réduction de la pauvreté que les témoins ou les communautés avec des approches de vulgarisation conventionnelles.

Hounkonnou, D., Kossou, D., Kuyper, T.W., Leeuwis, C., Nederlof, E.S., Röling, N., Sakyi-Dawson, O., Traoré, M., van Huis, A., 2012. An innovation systems approach to institutional change: Smallholder development in West Africa. Agricultural Systems 108, 74–83.

NB: Ce document a été originalement publié en Anglais sous le titre « An innovation systems approach to institutional change: Smallholder development in West Africa.»

 

 

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Une approche des systèmes d’innovation pour le changement institutionnel : Le développement des petits exploitants en Afrique de l’Ouest

L’intensification durable de la petite agriculture est une option sérieuse pour satisfaire les besoins céréaliers mondiaux de 2050 et atténuer la pauvreté persistante.

En Afrique Sub-Saharienne (ASS), la croissance de la productivité induite par la technologie a largement échoué.

Le développement d’un contexte institutionnel favorable était une condition nécessaire à la croissance phénoménale de la productivité dans les pays industriels et les pays de la révolution verte.

Un tel contexte est également présent pour la réussite de la production de cultures d’exportation en ASS mais reste défavorable à la production alimentaire des petits exploitants.

La transformation institutionnelle est semée d’embûches politiques car elle affecte directement la répartition de la valeur entre les parties prenantes.

Les plateformes d’innovation (PI) telles que le Sub-Saharan Africa Challenge Programme et le programme Convergence of Sciences : Strengthening Innovation Systems apparaissent comme des approches prometteuses du système d’innovation pour le changement institutionnel.

Ces deux programmes reposent sur : (1) le développement expérimental pour stimuler le changement institutionnel et (2) la recherche (suivi et évaluation de l’impact).

Au Bénin les recherches ont porté sur la gestion des ravageurs du coton, l’amélioration de la culture et du système de semences du palmier à huile, l’amélioration de la gestion de l’eau au niveau des barrages agro-pastoraux et pour la culture du riz dans les fonds de vallée.

Les données montrent que les communautés avec des PI ont obtenu une plus grande réduction de la pauvreté que les témoins ou les communautés avec des approches de vulgarisation conventionnelles.

Hounkonnou, D., Kossou, D., Kuyper, T.W., Leeuwis, C., Nederlof, E.S., Röling, N., Sakyi-Dawson, O., Traoré, M., van Huis, A., 2012. An innovation systems approach to institutional change: Smallholder development in West Africa. Agricultural Systems 108, 74–83.

NB : Ce document a été originalement publié en anglais sous le titre « An innovation systems approach to institutional change: Smallholder development in West Africa »

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