Changement des caractéristiques des fortes précipitations sur le bassin du fleuve Ouémé, République du Bénin, Afrique de l’Ouest

Le changement climatique a de graves répercussions sur les ressources naturelles, la production alimentaire et, par conséquent, la sécurité alimentaire, en particulier dans les pays en développement.

Du fait du changement climatique, les inondations sont l’une des catastrophes qui affectent les populations et détruisent les terres et les produits agricoles.

La modélisation pluviométrique a démontré que la partie sud-ouest du bassin montre une tendance à l’augmentation des fortes précipitations tandis qu’une tendance à la diminution a été observée dans les parties moyenne et supérieure du bassin, ponctuées par quelques régions avec une certaine tendance à la hausse.

La modélisation a montré que, bien qu’ils y contribuent, les facteurs climatiques ne sont peut-être pas le principal élément contribuant à l’augmentation du risque d’inondation dans le bassin.

D’autres facteurs à analyser tels que les modes d’utilisation des terres et/ou la vulnérabilité de la population pourraient expliquer la situation des inondations dans le bassin.

La poursuite attendue de la croissance démographique rapide augmentera l’exposition humaine aux inondations et des mesures d’adaptation adéquates doivent être planifiées et mises en œuvre aux niveaux local et national.

Les impacts des changements dans la fréquence des inondations pourraient être tempérés par des investissements appropriés dans les infrastructures, et par des changements dans la gestion de l’eau et de l’utilisation des terres.

Citation :

Hounkpè, J., Diekkrüger, B., Badou, D.F., Afouda, A.A., 2016. Change in Heavy Rainfall Characteristics over the Ouémé River Basin, Benin Republic, West Africa. Climate 2016, Vol. 4, Page 15 4, 15.

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Une approche des systèmes d’innovation pour le changement institutionnel : Le développement des petits exploitants en Afrique de l’Ouest

L’intensification durable de la petite agriculture est une option sérieuse pour satisfaire les besoins céréaliers mondiaux de 2050 et atténuer la pauvreté persistante.

En Afrique Sub-Saharienne (ASS), la croissance de la productivité induite par la technologie a largement échoué.

Le développement d’un contexte institutionnel favorable était une condition nécessaire à la croissance phénoménale de la productivité dans les pays industriels et les pays de la révolution verte.

Un tel contexte est également présent pour la réussite de la production de cultures d’exportation en ASS mais reste défavorable à la production alimentaire des petits exploitants.

La transformation institutionnelle est semée d’embûches politiques car elle affecte directement la répartition de la valeur entre les parties prenantes.

Les plateformes d’innovation (PI) telles que le Sub-Saharan Africa Challenge Programme et le programme Convergence of Sciences : Strengthening Innovation Systems apparaissent comme des approches prometteuses du système d’innovation pour le changement institutionnel.

Ces deux programmes reposent sur : (1) le développement expérimental pour stimuler le changement institutionnel et (2) la recherche (suivi et évaluation de l’impact).

Au Bénin les recherches ont porté sur la gestion des ravageurs du coton, l’amélioration de la culture et du système de semences du palmier à huile, l’amélioration de la gestion de l’eau au niveau des barrages agro-pastoraux et pour la culture du riz dans les fonds de vallée.

Les données montrent que les communautés avec des PI ont obtenu une plus grande réduction de la pauvreté que les témoins ou les communautés avec des approches de vulgarisation conventionnelles.

Citation :

Hounkonnou, D., Kossou, D., Kuyper, T.W., Leeuwis, C., Nederlof, E.S., Röling, N., Sakyi-Dawson, O., Traoré, M., van Huis, A., 2012. An innovation systems approach to institutional change: Smallholder development in West Africa. Agricultural Systems 108, 74–83.

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Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole (PSDSA) 2025 et Plan National d’Investissements Agricoles et de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNIASAN) 2017-2021 (Bénin)

L’insécurité alimentaire au Bénin est liée à des disponibilités alimentaires inégalement réparties dans le pays et une forte incidence de pauvreté, dans un contexte récurrent de hausse des prix des denrées alimentaires de base.

Les objectifs spécifiques PSDSA 2025 sont : i) renforcer la croissance du secteur agricole, la souveraineté alimentaire et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations, hommes et femmes, à travers une production efficace et une gestion durable des exploitations dirigées aussi bien par les hommes que par les femmes et les jeunes ; i) assurer la compétitivité et l’accès des productions et produits agricoles et agroalimentaires y compris ceux produits par les femmes et les groupes vulnérables aux marchés grâce à la promotion des filières agricoles ; iii) renforcer la résilience des populations vulnérables (hommes et femmes) notamment des exploitations familiales agricoles.

Les axes stratégiques PNIASAN 2017-2021 sont : i) amélioration de la productivité et de la production des produits végétaux, animaux et halieutiques (PVAH) des filières agricoles prioritaires (FAP) ; ii) promotion et structuration équitable des Chaînes de Valeur Ajoutée (CVA) des PVAH de FAP au profit des Hommes et des Femmes ; iii) renforcement de la résilience face aux changements climatiques et amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables ; iv) amélioration de la gouvernance et des systèmes d’informations du secteur agricole, de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ; v) mise en place de mécanismes de financements et d’assurances adaptés et accessibles aux différents types d’exploitations agricoles et catégories d’acteurs.

Citation :

Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche, CEDEAO, NEPAD, 2017. Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole (PSDSA) 2025 et Plan National d’Investissements Agricoles et de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNIASAN) 2017-2021 (Bénin). Cotonou.

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Politique du Secteur Santé pour la Nutrition 2016-2025 (Bénin)

En 2013, 23% des ménages au niveau national avaient une consommation alimentaire inadéquate ne leur permettant pas de vivre une vie saine et active.

La présente politique du secteur de la santé pour la nutrition se focalise sur la mère, le nourrisson, l’enfant et l’adolescent et couvre la période de 2016 à 2025.

L’objectif global de la politique de nutrition pour le secteur de la santé est de réduire de 15% d’ici 2025, le double fardeau de la malnutrition chez les enfants, les adolescents, les femmes enceintes et les femmes allaitantes.

L’objectif global est décliné en 8 objectifs spécifiques et 6 objectifs opérationnels.

Les résultats visés en relation avec les objectifs, sont au nombre de quinze et répartis dans six domaines à savoir, domaine : de la prévention, de la prise en charge, du suivi, de la recherche, de la mobilisation des ressources, de la communication pour un changement de comportement.

Les principales stratégies sont au nombre de treize.

Les principales actions en lien avec l’agriculture portent sur i) l’amélioration de la productivité́ agricole nationale dans les filières vivrières ; ii) l’appui à la production locale d’aliments fortifiés en micronutriments ; iii) le renforcement des interventions de sécurité́ alimentaire sensibles à la nutrition à travers le développement du maraichage ; iv) la promotion des jardins/vergers scolaires

Citation :

Ministère de la Santé, OMS, 2015. Politique du Secteur Santé pour la Nutrition 2016-2025 (Bénin). Cotonou.

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Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement UNDAF 2014-2018.

En 2009, il est estimé au niveau national que 12% des ménages, sont en insécurité alimentaire et 13,2% des ménages sont à risque d’insécurité alimentaire.

Au niveau national, 37% des enfants de 6 à 59 mois souffrent de retard de croissance dont 12,2% de retard de croissance sévère.

La mise en œuvre de l’UNDAF 2014-2018 repose sur 6 axes de coopration déclinés en 6 effets et 19 produits.

La thématique de la sécurité alimentaire est prise en charge par l’Effet 1 définit comme : D’ici à fin 2018, les populations rurales et périurbaines, notamment les jeunes et les femmes dans les communes d’intervention accroissent leur revenu et améliorent leur sécurité.

Les produits de l’Effet 1 sont : i) les jeunes et les femmes ont davantage de capacités, de compétences et de facilités d’installation pour l’auto emploi et l’entrepreneuriat agricole, la mise en œuvre de micro, PME en milieu rural et péri urbain ; ii) le gouvernement, les collectivités locales et les OSC mettent en place un environnement propice à l’émergence et développement de la microfinance, de la micro-entreprise et PME/PMI et la création d’emplois ; iii) les institutions nationales et locales, les populations pauvres et les groupes vulnérables disposent de capacités accrues pour améliorer la production agricole, pastorale et halieutique ; iv) les populations pauvres et les groupes vulnérables disposent de capacités accrues pour assurer leur sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que l’accès aux marchés.

Les structures leader de mise en œuvre sont le MAEP, le PNUD et la FAO.

Citation :

Système des Nations Unies, République du Bénin, 2014. Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement UNDAF 2014-2018.

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Quels sont les facteurs qui influencent positivement l’adoption des technologies agricoles par les petits exploitants ?

Le continent africain est caractérisé par une augmentation de la production agricole au cours des dernières décennies, mais par une productivité de la main-d’œuvre et des terres agricoles la plus faible du monde, aggravé par le changement climatique.

De nombreuses technologies agricoles ont été développées, promues dans différents domaines pour lever cette faible productivité.

En général, les taux d’adoption des nouvelles technologies sont très faibles dans tous les domaines.

Dans des contextes spécifiques, les Champs-Écoles-Paysans (CEP) et les programmes de conseil agricole ont augmenté la production agricole grâce à l’adoption de nouvelles technologies.

Il y a peu ou presque pas de données probantes qu’un programme ait conduit à une adoption ou une diffusion généralisée.

Les facteurs associés à des taux plus élevés d’adoption des technologies agricoles sont les : i) les éléments de politiques (accès au conseil agricole, à l’information, au crédit et les groupes d’agriculteurs ; ii) le patrimoine des agriculteurs, y compris la superficie des terres, le nombre de bétails et les revenus non agricoles ; iii) la sécurité foncière.

Les principales recommandations pour maximiser l’adoption sont : i) promouvoir les Champs-Écoles-Paysans (CEP) et le conseil agricole ; ii) envisager d’élargir l’accès au crédit ; iii) promouvoir la sécurité foncière ; iv) améliorer l’accessibilité financière des nouvelles technologies ; v) concevoir des politiques et programmes qui s’attaquent à plusieurs obstacles ou barrières à l’adoption ; vi) cibler les agriculteurs les plus riches, disposant de plus de bétail, disposant de revenus non agricoles et ayant plus de terres.

Citation :

West Africa Capacity-building and Impact Evaluation Program, International Initiative for Impact Evaluation, Actions pour l’Environnement et le Développement, 2021. Quels sont les facteurs qui influencent positivement l’adoption des technologies agricoles par les petits exploitants ?

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Les évidences pour mieux décider pour le développement local : Une analyse de l’état de la production et de l’utilisation des évidences pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Benin.

Presque toutes les municipalités sont conscientes de l’importance des évidences scientifiques dans la prise de décisions dans tous les secteurs de développement en particulier dans les secteurs de la santé et de l’alimentation et de la nutrition.

Les évidences utilisées par les collectivités locales incluent les statistiques, les croyances locales, les connaissances endogènes, les opinions citoyennes, et plus généralement les orientations politiques du gouvernement central.

Pour obtenir des évidences, les autorités locales se tournent vers les organisations de la société civile, les hôpitaux, l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique et les partenaires techniques et financiers, et rarement vers la communauté des chercheurs, même si ceux-ci sont théoriquement connus comme étant la source traditionnelle des évidences.

Les facteurs qui limitent l’utilisation quotidienne des évidences par les collectivités locales sont entre autres : le déficit de ressources humaines qualifiées, le fossé entre les municipalités et la communauté des chercheurs, un accès difficile aux évidences (faible accès à l’internet, un manque d’équipement informatique, l’éparpillement et la qualité des évidences).

Pour promouvoir et améliorer l’utilisation des évidences dans le domaine de la SAN par les collectivités locales, il est recommandé de renforcer la culture et le système d’utilisation des évidences par l’institutionnalisation, le renforcement des capacités et la mise en relation des producteurs et utilisateurs des évidences.

Citation :

Gbedomon, R.C., Houessou, D.M., Thoto, F.S., 2021. Les évidences pour mieux décider pour le développement local : Une analyse de l’état de la production et de l’utilisation des évidences pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Benin.

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Écologie, systèmes de culture et utilisations alimentaires des ignames en Afrique tropicale : synthèse bibliographique.

Au Bénin, L’igname est considérée comme l’un des produits stratégiques pour la sécurité alimentaire.

En 2017, au Bénin, la production moyenne annuelle d’igname sur les dix dernières campagnes est de 2 730 000 tonnes

Au cours de 2016–2017, le Bénin était le quatrième producteur mondial d’igname (5% de la production mondiale) derrière le Nigéria, la Cote d’Ivoire et le Ghana.

La culture de l’igname se pratique avec succès dans des zones où la pluviométrie varie entre 1000 et 1800mm.

Les départements favorables à sa production sont les Collines, le Borgou, la Donga, l’Atacora, l’Alibori, le Zou et le Plateau

Les pratiques culturales, notamment le type de cultivar, la densité de plantation, la date de plantation, les adventices, les maladies et ravageurs, sans occulter l’histoire des parcelles et les pratiques paysannes de gestion du sol, ont un effet sur la productivité des ignames.

Les facteurs déterminant le choix des variétés d’igname cultivées sont : la qualité culinaire des tubercules, la productivité, la valeur commerciale, la facilité de multiplication, la qualité des cossettes, la précocité de tubérisation, la conservation, la facilité de culture, le rôle dans l’alimentation et l’importance pour les cérémonies et rituels.

L’accroissement de la production s’explique pour plus des trois quarts par l’augmentation des surfaces avec pour conséquence le déboisement de milliers d’hectares de formations végétales chaque année.

Il devient indispensable de développer de nouvelles technologies de production qui concilient la gestion durable des terres, la préservation de la biodiversité et une agriculture résiliente aux dérèglements climatiques.

Adifon, F.H., Yabi, I., Vissoh, P., Balogoun, I., Dossou, J., Saïdou, A., 2019. Écologie, systèmes de culture et utilisations alimentaires des ignames en Afrique tropicale : synthèse bibliographique. Cahiers Agricultures 28, 22.

 

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Ethnobotanie, diversité des variétés locales et cultivars potentiels riches en vitamine A de la patate douce (Ipomoea batatas (L.) Lam.) dans le sud et le centre du Bénin.

La patate douce est un aliment de base important au Bénin, qui reste malheureusement négligé par la recherche et sous-utilisé.

La patate douce est produite pour sa valeur alimentaire mais aussi à des fins économiques.

Au Bénin, la production de patates douces serait limitée par plusieurs facteurs biotiques et abiotiques, ainsi que par l’absence de cultivar amélioré à haut rendement.

La diversité génétique des cultivars traditionnelles avec des niveaux variables de caractères agronomiques tels qu’un rendement élevé de l’organe de stockage, une teneur élevée en matière sèche (MS), un développement vigoureux du feuillage peut permettre de palier aux rendements faibles observés actuellement.

La difficulté des pratiques agricoles et la sensibilité de la culture aux attaques de ravageurs et d’insectes sont les principales contraintes citées par les enquêtés.

Le nombre de variétés de patate douce par village varie de 2 à 11 avec une moyenne de 5 variétés par village.

La région du Sud possède une gamme relativement plus élevée de variétés que la région Nord et convient donc à la conservation de la diversité des cultures.

108 cultivars de patate douce identifiés et classifiés en huit groupes en se basant sur 13 traits agronomiques et caractéristiques culinaires.

Quelques groupes de variétés de patate douce sont caractérisés par une chair jaune et orange, ce qui pourraient constituer une source potentielle de vitamine A.

Pour préserver les variétés locales existantes contre l’érosion génétique, la collecte et la conservation du germoplasme ex situ sont une nécessité.

Sanoussi, A.F., Dansi, A., Orobiyi, A., Gbaguidi, A., Agre, A.P., Dossou-Aminon, I., Sanni, A., 2016. Ethnobotany, landraces diversity and potential vitamin A rich cultivars of sweet potato (Ipomoea batatas (L.] Lam.) in southern and central Benin. Genetic Resources and Crop Evolution 2016 64:6 64, 1431–1449.

NB : Ce document a été originalement publié en Anglais sur le titre « Ethnobotany, landraces diversity and potential vitamin A rich cultivars of sweet potato (Ipomoea batatas (L.] Lam.) in southern and central Benin.»

 

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