Diversité génétique et différenciation des populations de variétés locales traditionnelles de millet fonio (Digitaria spp.) de différentes zones agro-écologiques d’Afrique de l’Ouest

Le fonio (Digitaria exilis Stapf, D. iburua Stapf) est une culture vivrière indigène précieuse dans l’Afrique de l’Ouest

Première approche qui étudie la diversité génétique au sein d’une grande collection du fonio puis évalue sa structure et le modèle de distribution régionale basé sur les marqueurs AFLP.

Différentiation nette entre les deux variétés et un regroupement des accessions de D. exilis dans trois groupes génétiques en fonction de leurs origines géographiques

Diversité génétique inégalement répartie avec l’essentiel observé dans le Haut bassin du Niger contrairement à ce qui se passe dans la zone de montagne de l’Atacora de très faible diversité.

Grande partie de la variation génétique résidant parmi les groupes génétiques (70%) et le pays d’origine (56%), avec une nette différentiation génétique au sein de D. exil.

Influence du système d’accouplement (consanguinité ou apomixie), de la sélection agricole et des adaptations écologiques ainsi que des effets fondateurs dans la constitution génétique des races locales contribuent conjointement à la structure génétique détectée chez cette céréale.

Résultats obtenus pertinents pour le développement des stratégies de gestion efficace et de conservation pour les ressources génétiques du fonio dans leurs zones de culture traditionnelle.

Nécessité de fournir des efforts dans la culture, les programmes de conservation, les connaissances définitives sur le système reproducteur de ces millets indigènes.

Citation:

Adoukonou-sagbadja, H., Wagner, C., Dansi, A., Ahlemeyer, J., Dainou, O., Akpagana, F., Ordon, K., Friedt, W., 2007. Genetic diversity and population differentiation of traditional fonio millet (Digitaria spp.) landraces from different agro-ecological zones of West Africa. Theor Appl Genet 115, 917–931.

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Différenciation génétique d’un téléostéen primitif, le bonytongue africain Heterotis niloticus, entre les bassins fluviaux et au sein d’un système fluvial de plaine inondable au Bénin, en Afrique de l’Ouest

Des niveaux élevés de différenciation génétique parmi la population d’Heterotis niloticus de trois bassins fluviaux constituants des zones importantes de pêche au Bénin ont été révélé après examen de huit loci microsatellites. Mais, de faibles niveaux de différenciation génétique au sein des populations ont été détectés dans le système de plaine inondable de la rivière Ouémé–Sô. Ces résultats ont des implications importantes pour la conservation et la gestion des stocks soutenant d’importantes pêcheries continentales en Afrique de l’Ouest.

La diversité allélique moyenne et l’hétérozygotie, (3,5 et 0,34) pour H. niloticus au niveau du fleuve Niger à Malanville contrairement au (5,88 et 0,59) obtenues dans la localité de la rivière du Mono, sont extrêmement faibles par rapport aux valeurs rapportées pour autres poissons d’eau douce. Ce qui suggère une vulnérabilité de cette espèce de poisson causée par la surexploitation. Nécessité de faire des analyses génétiques élargies dans le nord du Bénin (bassin du Niger) afin d’établir si la faible diversité génétique d’Heterotis niloticus est une caractéristique de cette région.

Pour la conservation et la gestion unique de cet écosystème, H. niloticus semble être approprié à considérer. Ceci, dans la gestion du stock devant traiter les lacs, les canaux d’écoulement et les mares saisonnières des plaines inondables, comme un ensemble d’habitats essentiels interconnectés.

Pour une durabilité de la pêche dans la plaine inondable de la rivière Ouémé-Sô, il est essentiel de maintenir un nombre suffisant d’adultes reproducteurs dans les lacs permanents. La diversité génétique d’H. niloticus observée au niveau du bassin de la rivière Ouémé-Sô est supérieure à celles des deux autres bassins fluviaux mais comparable à la moyenne généralement signalée pour les autres espèces de poissons d’eau douce.

Citation:

Hurtado, L.A., Carrera, E., Adite, A., Winemiller, K.O., 2013. Genetic differentiation of a primitive teleost , the African bonytongue Heterotis niloticus , among river basins and within a floodplain river system in Benin , West Africa. J. Fish Biol. 83, 682–690.

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Écart entre les sexes dans l’acquisition et la pratique des connaissances agricoles : étude de cas de la riziculture en afrique de l’ouest

Améliorer les connaissances des agriculteurs sur les nouvelles technologies et créer des opportunités d’apprentissage propices, avec une attention particulière aux pauvres marginalisés (femmes et jeunes), sont des facteurs majeurs dans le mouvement vers agriculture durable.

Pour l’acquisition des connaissances sur les méthodes de riziculture, le capital social est important pour les agriculteurs africains ruraux.

Pour l’accès des agriculteurs aux sources de connaissances agricoles notamment pour la production du riz au Bénin, il y a un écart entre les sexes avec les femmes qui sont plus avantagées mais sans impact significatif.

L’approche genre dans le développement rural a un impact en Afrique de l’Ouest en ce qui concerne l’accès des agriculteurs à l’information agricole.

Le recours à de nouvelles extensions rurales et approches d’apprentissage (par vidéo) est important. Ces dernières peuvent améliorer la capacité des agriculteurs ruraux à innover avec les ressources locales, sur la base de leurs connaissances endogènes et nouvellement acquises. Ces moyens de diffusion des technologies sont excellents et encouragent les populations rurales à créer leurs propres innovations.

Citation:

Zossou, E., Arouna, A., Diagne, A., Agboh-noameshie, R.A., 2017. Gender gap in acquisition and practice of Agricultural knowledge: case study of rice Farming in west africa. Expl Agric. 53, 566–577.

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Problèmes de sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne : la recherche opérationnelle comme outil d’analyse

Les politiques, dans le domaine de la sécurité alimentaire, font partie des causes en Afrique de la stagnation de la croissance agricole.

Le développement agricole et la sécurité alimentaire sont des phénomènes complexes et sont fonction des facteurs climatiques, environnementaux, sociaux et économiques. Ces facteurs jouent un rôle à différents niveaux avec une forte possibilité d’interdépendance.

Une « approche systémique » peut aider à démêler tous les facteurs qui influencent les décisions des agriculteurs et clarifier leurs interrelations, établir un cadre de référence comme base pour les modèles de recherche opérationnelle à développer et diriger le processus étape par étape de construction de modèles de recherche opérationnelle et de discussion résultats préliminaires.

En raison de l’incertitude des précipitations au Bénin, l’adoption d’un paquet flexible de cultures et de technologies agricoles est préférable à une forte dépendance au coton comme seule principale culture de rente.

Les résultats de l’utilisation des modèles de recherche opérationnelle ne fournissent pas un modèle de stratégie pour résoudre les problèmes des agriculteurs. Loin de là, les modèles de recherche opérationnelle constituent un outil d’analyse, par lequel la logique des stratégies réelles des agriculteurs et la faisabilité de l’adoption de nouvelles technologies peut être mieux comprise. Néanmoins, les études peuvent renforcer la base de l’élaboration des politiques.

La contribution de l’utilisation des modèles de recherche opérationnelle peut cependant être importante, si les activités de modélisation sont intégrées dans une approche interdisciplinaire en interaction entre agriculteurs, les décideurs politiques au niveau local et les chercheurs.

Citation:

Schweigman, C., 2008. Food security problems in sub-Saharan Africa : Operations Research as a tool of analysis. Int. Trans. Oper. Res. 15, 173–193.

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Sécurité alimentaire et sélection défavorable sur les marchés ruraux du maïs

Application par les vendeurs, des insecticides pour le stockage du maïs à vendre contrairement à ce qu’ils vont consommer. Ce qui pose le problème de sécurité alimentaire au Bénin.

Les ménages, conscients de la contamination potentielle par les insecticides chimiques, sont plus susceptibles d’appliquer des insecticides sur le maïs destiné à la vente que sur le maïs de consommation domestique contrairement aux ménages qui ne sont pas au courant ou ne se soucient pas de la contamination par les pesticides. Il est en effet rationnel pour un ménage de vendre plus de maïs pulvérisé avec des produits chimiques insecticides sur le marché pour préserver la quantité et la qualité, sachant que le grain paraîtra bien aux acheteurs, et que les acheteurs seront incapables de détecter pleinement si des produits chimiques des résidus sont présents.

La sélection adverse du maïs sur les marchés informels peut être motivée en partie par les croyances subjectives sur le risque de contamination des aliments. La sélection négative entrave la participation au marché et peut entraîner de graves risques pour la santé des consommateurs.  Offre limitée de produits post-récolte améliorés et des conteneurs de stockage améliorés par rapport à la production des intrants (engrais inorganiques et semences améliorées).  L’augmentation de la production alimentaire ayant une valeur limitée, les décideurs, les donateurs et les praticiens du développement doivent mettre l’accent et les ressources sur l’amélioration de la qualité des aliments plutôt que simplement sur l’augmentation en quantité des aliments.

Citation:

Kadjo, D., Ricker-gilbert, J., Shively, G., Abdoulaye, T., 2020. Food Safety and Adverse Selection in Rural Maize Markets. J. Agric. Econ. 71, 412–438.

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Recommandations d’engrais pour la production de maïs dans les zones Sud-soudanais et soudano-guinéennes du Bénin

Les niveaux optimaux de N, P et K obtenus à Dogbo, Allada et Dassa font 80.5, 22.5 et 20 kg. Ha-1 respectivement.

Les rendements en grains de maïs augmentent avec une augmentation des taux N.

En cas de culture intensive du maïs, les options N-P-K 80-30-25 et 80-15-40 (pour les acrisols) et 80,5-22,5-20 (pour les luvisols ferriques et plintiques) sont les taux d’engrais les plus économiquement et stratégiquement efficaces.

Pour uniformiser un engrais pour la culture du maïs dans les différentes zones agroécologiques, il est recommandé de ressayer le modèle en combinant du fumier organique avec différents taux de minéraux tout en tenant compte des différents cultivars de maïs et de leur cycle de croissance afin d’améliorer efficacement le niveau d’utilisation de l’eau.

L’apport d’un taux élevé de N conduit à la lixiviation de N. Possibilité de contamination de l’eau avec réduction du revenu net.

L’utilisation des types de terre affectent considérablement l’efficacité d’utilisation des engrais dans les champs des agriculteurs.

L’azote est le facteur déterminant du rendement dans la production du  maïs contrairement au phosphore et au potassium.

Pour une culture intensive du maïs, les traitements 80-30-25 et 80-15-40 (pour Acrisols du sud) et 80,5-22,5-20 (pour les luvisols ferriques et plintiques du Centre) sont plus économiques pour les agriculteurs.

Citation:

Saıdou, A., Balogoun, I., Ahoton, E.L., Igué, A.M., Youl, S., Ezui, G., Mando, A., 2018. Fertilizer Recommendations for Maize Production in the South Sudan and Sudano-Guinean Zones of Benin. In: (eds.), A.B. et al. (Ed.), Improving the Profitability, Sustainability and Efficiency of Nutrients Through Site Specific Fertilizer Recommendations in West Africa Agro-Ecosystems. Springer Netherlands, pp. 215–234.

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Nourrir le monde tout en réduisant la pauvreté des agriculteurs ? Analyse du rendement relatif du riz et des écarts de productivité du travail dans deux villages béninois

A Zonmon, la riziculture commence par le défrichement des adventices et résidus de la culture précédente, ainsi que la confection des diguettes contrairement à Pelebina où elle commence soit par le défrichement des champs et/ou préparation du terrain.

Variation entre et au sein des villages pour le rendement du riz, la productivité des intrants et du travail, ce qui suggère l’existence de nombreuses opportunités pour améliorer les bénéfices des agriculteurs de la production de riz et son attrait en tant que culture de rente.

Augmenter la taille moyenne des champs et éviter l’ombrage du riz entraînerait jusqu’à 0,8 t ha-1 de rendement en plus, et jusqu’à 17,1 kg/jour-1 de productivité du travail en plus pour Pelebina.

Pour améliorer le rendement et le travail, il faut : (i) l’introduction de la mécanisation à petite échelle et d’autres innovations économes en main-d’œuvre, en en particulier pour les opérations agricoles exigeantes en main-d’œuvre telles que l’effarouchement des oiseaux à Zonmon et la récolte et le battage à Pelebina; et (ii) combiner des analyses des rendements et des productivités du travail au niveau du terrain avec des analyses détaillées sur l’utilisation et la productivité de la main-d’œuvre au niveau de l’exploitation.

Un hectare, à Zonmon, contribue deux fois plus à la production rizicole béninoise qu’un hectare à Pelebina mais avec une récompense deux fois moindre pour le travail des agriculteurs.

Ce paradoxe de rendements plus élevés mais de productivité du travail plus faible dans des environnements rizicoles et des systèmes agricoles si différents devrait être pris en compte dans l’élaboration des politiques de développement.

Citation:

Paresys, L., Saito, K., Dogliotti, S., Malézieux, E., Huat, J., Krop, M.J., Rossing, W.A.H., 2018. Feeding the world while reducing farmer poverty? Analysis of rice relative yield and labour productivity gaps in two Beninese villages. Eur. J. Agron. 93, 95–112.

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Faune sauvage mammalienne et alimentation des populations holli et fon de la forêt classée de la Lama (Sud-Bénin)

Dans les deux localités étudiées, une liste de 29 espèces de mammifères consommées par les populations locales a été établie avec une forte variabilité de consommation entre les espèces.

Dans les deux localités, les populations manifestent des préférences nettement marquées pour les viandes de potamochère et d’aulacode.

Les principales sources de protéines animales pour les populations riveraines sont essentiellement la viande de brousse, la viande d’animaux domestiques et le poisson. Bien qu’étant préférée au poisson et à la viande domestique (82 % vs 18 %), la viande de brousse est beaucoup moins souvent consommée et constitue environ 1/3 des prises alimentaires de protéines animales.

Le faible niveau de consommation de la viande de brousse peut compromettre la sécurité alimentaire des ruraux en réduisant la qualité et la valeur nutritionnelle de leur régime. Le petit élevage traditionnel pratiqué par les populations rurales peut heureusement compenser ce déficit protéinique potentiel.

La production de ressources animales, tant recherchées aussi bien par les populations des villages que des villes comme sources de protéines et aussi de revenus, mérite d’être réfléchie et intégrée dans le concept de développement durable.

Citation:

Codjia, J.T.C., Assogbadjo, A.E., 2004. Faune sauvage mammalienne et alimentation des populations holli et fon de la forêt classée de la Lama (Sud-Bénin). Cah. Agric. 13, 341–347.

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Pratiques de lutte des agriculteurs contre l’araignée rouge envahissante, Tetranychus evansi Baker & Pritchard au Bénin

La production horticole dominée par les hommes à 84% est la principale activité de la majorité des fermiers dans les 3 villes

La majorité des agriculteurs peuvent identifier T. evansi avec de dommages très graves 100% à Sèmè-Kpodji, 97% à Pahou et 78% à Grand Popo. Ce qui les contraint tous à l’utilisation des insecticides qui apparaissent inefficaces.

La combinaison de moustiquaires imprégnées d’acaricide avec la libération du prédateur P. longipes pourraient également aider à protéger les cultures maraîchères contre l’araignée rouge. Le développement de cette approche parait prometteur dans le contrôle de T. evansi

Augmentation de la fréquence et de la dose des applications de pesticides même en cas d’inefficacité contre les ravageurs.

Utilisation de pratiques phytosanitaires dangereuses par les producteurs contre les épidémies d’araignées rouges, une menace très sérieuse à la santé publique et à la sécurité environnementale au Bénin.

Citation:

Azandémè-Hounmalon, G.Y., Affognon, H.D., Komlan, F.A., Tamò, M., Fiaboe, K.K.M., Kreiter, S., Martin, T., 2015. Farmers’ control practices against the invasive red spider mite, Tetranychus evansi Baker & Pritchard in Benin. Crop Prot. 76, 53–58.

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Rapport de l’étude d’état des lieux de la filière riz au Bénin en 2014

Depuis quelques années, le riz fait partie des céréales les plus consommées au Bénin.

La filière riz est réellement une filière porteuse pour le Bénin et contribue à la sécurité alimentaire du pays, mais elle est aussi pourvoyeuse de revenus pour les différents acteurs qui s’y sont engagés.

Depuis la crise alimentaire de 2007-2008, aussi bien le Gouvernement, les Partenaires techniques et Financiers et les acteurs directs de la filière (producteurs, transformateurs et commerçants) ont engagé des efforts qui ont hissé la filière riz à un niveau assez élevé en lui donnant un véritable élan.

Le maillon de la production est le plus dynamique étant donné l’engouement est l’organisation des acteurs, les productions obtenus et les différents appuis.

Le maillon des intrants spécifiques et des équipements présente différents visages. Si les intrants comme les semences certifiées de riz sont de plus en plus présents, les engrais spécifiques ne sont pas toujours disponibles. Les engrais vivriers et coton qui sont utilisés ne sont pas mis en place à temps, compromettant souvent le travail des producteurs.

Concernant les maillons transformation et commercialisation, ils connaissent aussi des évolutions même s’ils sont encore timides.

Le riz local est très peu présente/visible sur les marchés urbains ; ce qui se traduit par la forte consommation de riz dans les zones de production.

De façon générale, les résultats ne sont pas encore à la hauteur des attentes. De nombreuses difficultés et contraintes minent toujours le développement de la filière riz.

Citation :

Konnon, D.-D., Sotondji, C.S., Adidehou, Y.A., 2014. Rapport de l’étude d’état des lieux de la filière riz au Bénin en 2014.

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