Évaluation de la productivité et de la rentabilité du projet Solar Market Garden

Les jardins solaires maraîchers (SMG) sont un package incluant un système de pompage d’eau solaire photovoltaïque, un système d’irrigation goutte à goutte conventionnel par gravité, des formations et un soutien technique.

Le SMG est conçu pour aider les groupes d’agriculteurs (généralement 30 à 40) à i) augmenter la production de cultures de grande valeur dans les régions rurales ayant des saisons sèches prononcées et une insolation abondante ; ii) réduire les couts des matériaux pour l’énergie et l’accès à l’eau ; iii) économiser sur les achats d’intrants et les coûts de commercialisation.

La répartition complète des coûts annuels (deux campagnes) par jardin est la suivante par jardin est la suivante : intrants (577.500 FCFA), appui technique et maintenance (1.775.000 FCFA), et amortissement des équipements (1.256.950 FCFA). FCFA), soit un total de 3.609.450 FCFA par an.

L’analyse coûts-bénéfices s’est intéressé à 11 jardins maraichers dans 10 villages.

Dans le scenario ou l’ensemble du système est payé par les membres du groupement, aucun jardin n’est rentable.

Dans le scenario ou les groupes paient 50% de l’équipement, tous les intrants et les salaires des techniciens pour la maintenance et la formation seuls trois jardins sont rentables.

Le système devient rentable pour tous les jardins, si les groupements i) réduisent de moitié le cout des intrants (par exemple en produisant eux-mêmes leurs semences) ; ii) entretiennent bien les kits d’irrigation pour une durée d’utilisation plus longue et iii) que tous les équipements sont acquis localement pour réduire les frais de transport et d’expédition.

Citation:

Burney, J., Phillips, S., Lahl, J., 2018. Assessing the productivity and profitability of the Solar Market Garden. Development Engineering 3, 60–71.

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Évaluation des impacts du changement climatique sur les rendements du sorgho et du mil dans les savanes soudaniennes et sahéliennes d’Afrique de l’Ouest

L’Afrique de l’Ouest sub-saharienne est une région vulnérable où il est urgent de mieux quantifier et comprendre l’impact du changement climatique sur le rendement des cultures.

Le modèle de culture SARRA-H calibré et validé, a été utilisé pour simuler les rendements observés du sorgho et du mil pour une gamme de cultivars et selon différentes pratiques traditionnelles de gestion des cultures.

Une hausse de +2 °C entraine une perte de rendement du sorgho et du mil, quel que soit l’augmentation ou la diminution des précipitations.

Les rendements du mil et du sorgho sont susceptibles de diminuer d’environ 0 à 41 % au cours du 21e siècle en Afrique de l’Ouest en raison du réchauffement prévu.

La probabilité d’une réduction des rendements semble être plus grande dans la région soudanienne (sud du Sénégal, Mali, Burkina Faso, nord du Togo et Bénin), par rapport à la région sahélienne (Niger, Mali, parties nord du Sénégal et Burkina Faso).

Les cultivars sensibles à la photopériode contrecarrent l’effet de l’augmentation de la température sur le raccourcissement de la durée de vie des cultivars.

Les cultivars traditionnels sensibles à la photopériode sont moins affectés par l’augmentation de la température que celles modernes.

Dans des conditions de fertilité optimales (rarement réunies en Afrique de l’Ouest), même dans un monde plus chaud, les variétés modernes auraient toujours un rendement supérieur.

Une stratégie de sélection des variétés locales ou de croisement avec les variétés modernes permettrait de trouver un compromis entre intensification et résilience au changement climatique.

Citation :

Sultan, B., Roudier, P., Quirion, P., Alhassane, A., Muller, B., Dingkuhn, M., Ciais, P., Guimberteau, M., Traore, S., Baron, C., 2013. Assessing climate change impacts on sorghum and millet yields in the Sudanian and Sahelian savannas of West Africa. Environmental Research Letters 8, 014040.

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Une approche des systèmes d’innovation pour le changement institutionnel : Le développement des petits exploitants en Afrique de l’Ouest

L’intensification durable de la petite agriculture est une option sérieuse pour satisfaire les besoins céréaliers mondiaux de 2050 et atténuer la pauvreté persistante.

En Afrique Sub-Saharienne (ASS), la croissance de la productivité induite par la technologie a largement échoué.

Le développement d’un contexte institutionnel favorable était une condition nécessaire à la croissance phénoménale de la productivité dans les pays industriels et les pays de la révolution verte.

Un tel contexte est également présent pour la réussite de la production de cultures d’exportation en ASS mais reste défavorable à la production alimentaire des petits exploitants.

La transformation institutionnelle est semée d’embûches politiques car elle affecte directement la répartition de la valeur entre les parties prenantes.

Les plateformes d’innovation (PI) telles que le Sub-Saharan Africa Challenge Programme et le programme Convergence of Sciences : Strengthening Innovation Systems apparaissent comme des approches prometteuses du système d’innovation pour le changement institutionnel.

Ces deux programmes reposent sur : (1) le développement expérimental pour stimuler le changement institutionnel et (2) la recherche (suivi et évaluation de l’impact).

Au Bénin les recherches ont porté sur la gestion des ravageurs du coton, l’amélioration de la culture et du système de semences du palmier à huile, l’amélioration de la gestion de l’eau au niveau des barrages agro-pastoraux et pour la culture du riz dans les fonds de vallée.

Les données montrent que les communautés avec des PI ont obtenu une plus grande réduction de la pauvreté que les témoins ou les communautés avec des approches de vulgarisation conventionnelles.

Citation :

Hounkonnou, D., Kossou, D., Kuyper, T.W., Leeuwis, C., Nederlof, E.S., Röling, N., Sakyi-Dawson, O., Traoré, M., van Huis, A., 2012. An innovation systems approach to institutional change: Smallholder development in West Africa. Agricultural Systems 108, 74–83.

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Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole (PSDSA) 2025 et Plan National d’Investissements Agricoles et de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNIASAN) 2017-2021 (Bénin)

L’insécurité alimentaire au Bénin est liée à des disponibilités alimentaires inégalement réparties dans le pays et une forte incidence de pauvreté, dans un contexte récurrent de hausse des prix des denrées alimentaires de base.

Les objectifs spécifiques PSDSA 2025 sont : i) renforcer la croissance du secteur agricole, la souveraineté alimentaire et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations, hommes et femmes, à travers une production efficace et une gestion durable des exploitations dirigées aussi bien par les hommes que par les femmes et les jeunes ; i) assurer la compétitivité et l’accès des productions et produits agricoles et agroalimentaires y compris ceux produits par les femmes et les groupes vulnérables aux marchés grâce à la promotion des filières agricoles ; iii) renforcer la résilience des populations vulnérables (hommes et femmes) notamment des exploitations familiales agricoles.

Les axes stratégiques PNIASAN 2017-2021 sont : i) amélioration de la productivité et de la production des produits végétaux, animaux et halieutiques (PVAH) des filières agricoles prioritaires (FAP) ; ii) promotion et structuration équitable des Chaînes de Valeur Ajoutée (CVA) des PVAH de FAP au profit des Hommes et des Femmes ; iii) renforcement de la résilience face aux changements climatiques et amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables ; iv) amélioration de la gouvernance et des systèmes d’informations du secteur agricole, de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ; v) mise en place de mécanismes de financements et d’assurances adaptés et accessibles aux différents types d’exploitations agricoles et catégories d’acteurs.

Citation :

Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche, CEDEAO, NEPAD, 2017. Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole (PSDSA) 2025 et Plan National d’Investissements Agricoles et de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNIASAN) 2017-2021 (Bénin). Cotonou.

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Politique du Secteur Santé pour la Nutrition 2016-2025 (Bénin)

En 2013, 23% des ménages au niveau national avaient une consommation alimentaire inadéquate ne leur permettant pas de vivre une vie saine et active.

La présente politique du secteur de la santé pour la nutrition se focalise sur la mère, le nourrisson, l’enfant et l’adolescent et couvre la période de 2016 à 2025.

L’objectif global de la politique de nutrition pour le secteur de la santé est de réduire de 15% d’ici 2025, le double fardeau de la malnutrition chez les enfants, les adolescents, les femmes enceintes et les femmes allaitantes.

L’objectif global est décliné en 8 objectifs spécifiques et 6 objectifs opérationnels.

Les résultats visés en relation avec les objectifs, sont au nombre de quinze et répartis dans six domaines à savoir, domaine : de la prévention, de la prise en charge, du suivi, de la recherche, de la mobilisation des ressources, de la communication pour un changement de comportement.

Les principales stratégies sont au nombre de treize.

Les principales actions en lien avec l’agriculture portent sur i) l’amélioration de la productivité́ agricole nationale dans les filières vivrières ; ii) l’appui à la production locale d’aliments fortifiés en micronutriments ; iii) le renforcement des interventions de sécurité́ alimentaire sensibles à la nutrition à travers le développement du maraichage ; iv) la promotion des jardins/vergers scolaires

Citation :

Ministère de la Santé, OMS, 2015. Politique du Secteur Santé pour la Nutrition 2016-2025 (Bénin). Cotonou.

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Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement UNDAF 2014-2018.

En 2009, il est estimé au niveau national que 12% des ménages, sont en insécurité alimentaire et 13,2% des ménages sont à risque d’insécurité alimentaire.

Au niveau national, 37% des enfants de 6 à 59 mois souffrent de retard de croissance dont 12,2% de retard de croissance sévère.

La mise en œuvre de l’UNDAF 2014-2018 repose sur 6 axes de coopration déclinés en 6 effets et 19 produits.

La thématique de la sécurité alimentaire est prise en charge par l’Effet 1 définit comme : D’ici à fin 2018, les populations rurales et périurbaines, notamment les jeunes et les femmes dans les communes d’intervention accroissent leur revenu et améliorent leur sécurité.

Les produits de l’Effet 1 sont : i) les jeunes et les femmes ont davantage de capacités, de compétences et de facilités d’installation pour l’auto emploi et l’entrepreneuriat agricole, la mise en œuvre de micro, PME en milieu rural et péri urbain ; ii) le gouvernement, les collectivités locales et les OSC mettent en place un environnement propice à l’émergence et développement de la microfinance, de la micro-entreprise et PME/PMI et la création d’emplois ; iii) les institutions nationales et locales, les populations pauvres et les groupes vulnérables disposent de capacités accrues pour améliorer la production agricole, pastorale et halieutique ; iv) les populations pauvres et les groupes vulnérables disposent de capacités accrues pour assurer leur sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que l’accès aux marchés.

Les structures leader de mise en œuvre sont le MAEP, le PNUD et la FAO.

Citation :

Système des Nations Unies, République du Bénin, 2014. Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement UNDAF 2014-2018.

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Quels sont les facteurs qui influencent positivement l’adoption des technologies agricoles par les petits exploitants ?

Le continent africain est caractérisé par une augmentation de la production agricole au cours des dernières décennies, mais par une productivité de la main-d’œuvre et des terres agricoles la plus faible du monde, aggravé par le changement climatique.

De nombreuses technologies agricoles ont été développées, promues dans différents domaines pour lever cette faible productivité.

En général, les taux d’adoption des nouvelles technologies sont très faibles dans tous les domaines.

Dans des contextes spécifiques, les Champs-Écoles-Paysans (CEP) et les programmes de conseil agricole ont augmenté la production agricole grâce à l’adoption de nouvelles technologies.

Il y a peu ou presque pas de données probantes qu’un programme ait conduit à une adoption ou une diffusion généralisée.

Les facteurs associés à des taux plus élevés d’adoption des technologies agricoles sont les : i) les éléments de politiques (accès au conseil agricole, à l’information, au crédit et les groupes d’agriculteurs ; ii) le patrimoine des agriculteurs, y compris la superficie des terres, le nombre de bétails et les revenus non agricoles ; iii) la sécurité foncière.

Les principales recommandations pour maximiser l’adoption sont : i) promouvoir les Champs-Écoles-Paysans (CEP) et le conseil agricole ; ii) envisager d’élargir l’accès au crédit ; iii) promouvoir la sécurité foncière ; iv) améliorer l’accessibilité financière des nouvelles technologies ; v) concevoir des politiques et programmes qui s’attaquent à plusieurs obstacles ou barrières à l’adoption ; vi) cibler les agriculteurs les plus riches, disposant de plus de bétail, disposant de revenus non agricoles et ayant plus de terres.

Citation :

West Africa Capacity-building and Impact Evaluation Program, International Initiative for Impact Evaluation, Actions pour l’Environnement et le Développement, 2021. Quels sont les facteurs qui influencent positivement l’adoption des technologies agricoles par les petits exploitants ?

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Les évidences pour mieux décider pour le développement local : Une analyse de l’état de la production et de l’utilisation des évidences pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Benin.

Presque toutes les municipalités sont conscientes de l’importance des évidences scientifiques dans la prise de décisions dans tous les secteurs de développement en particulier dans les secteurs de la santé et de l’alimentation et de la nutrition.

Les évidences utilisées par les collectivités locales incluent les statistiques, les croyances locales, les connaissances endogènes, les opinions citoyennes, et plus généralement les orientations politiques du gouvernement central.

Pour obtenir des évidences, les autorités locales se tournent vers les organisations de la société civile, les hôpitaux, l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique et les partenaires techniques et financiers, et rarement vers la communauté des chercheurs, même si ceux-ci sont théoriquement connus comme étant la source traditionnelle des évidences.

Les facteurs qui limitent l’utilisation quotidienne des évidences par les collectivités locales sont entre autres : le déficit de ressources humaines qualifiées, le fossé entre les municipalités et la communauté des chercheurs, un accès difficile aux évidences (faible accès à l’internet, un manque d’équipement informatique, l’éparpillement et la qualité des évidences).

Pour promouvoir et améliorer l’utilisation des évidences dans le domaine de la SAN par les collectivités locales, il est recommandé de renforcer la culture et le système d’utilisation des évidences par l’institutionnalisation, le renforcement des capacités et la mise en relation des producteurs et utilisateurs des évidences.

Citation :

Gbedomon, R.C., Houessou, D.M., Thoto, F.S., 2021. Les évidences pour mieux décider pour le développement local : Une analyse de l’état de la production et de l’utilisation des évidences pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Benin.

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Contribution des chaînes de valeur du riz et des légumes à la sécurité alimentaire et aux revenus dans les vallées intérieures du sud du Bénin et du Mali : Perceptions des agriculteurs

Cinq groupes de personnes jouent un rôle clé dans les chaînes de valeur dans les vallées intérieures du sud du Bénin : les fournisseurs d’intrants, les producteurs, les entreprises de transformation, les commerçants et les consommateurs. Il y a peu de commerçants dans les systèmes de production des terres et des vallées, ce qui montre le rôle limité du secteur privé, qui doit être renforcé pour promouvoir les systèmes de chaîne de valeur par l’intensification.

L’analyse différents systèmes agricoles ont montré que, les systèmes orientés vers la production de riz et de Solanum étaient les plus rentables, et que l’utilisation d’intrants (pesticides, herbicides) améliorait la rentabilité de ces systèmes. Le système de monoculture de riz est le moins rentable au Bénin.

Les principales contraintes mentionnées par les producteurs étaient de loin la difficulté du travail agricole, suivie par le manque de débouchés commerciaux pour les produits, et les attaques de rongeurs. Les attaques d’oiseaux sur le riz et les pommes de terre, les attaques d’insectes nuisibles sur les légumes, la difficulté de stocker le riz et les pommes de terre, le faible accès au crédit agricole (en particulier les femmes) pour l’achat d’intrants et le paiement des salaires des ouvriers ont également été mentionnées par les producteurs.

Des solutions doivent être recherchées à travers la recherche pour le développement, le renforcement des capacités, les mécanismes de diffusion de l’information, des connaissances et des innovations en utilisant les TIC et les forums d’agriculteurs pour la démonstration.

Adetonah, S., Coulibaly, O., Sessou, E., Dembele, U., Soule, A., Padonou, S., Huat, J., 2011. Contribution of Rice and Vegetable Value Chains to Food Security and Incomes in the Inland Valleys of Southern Benin and Mali: Farmers’ Perceptions. Agricultural Innovations for Sustainable Development. Contributions from the Finalists of the 2009/2010 Africa-wide Women and Young Professionals in Science Competitions.

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